A Magenta, première opération "Place nette" pour lutter contre le trafic de drogue

Lancée dans toute la France par le ministère de l'intérieur et des Outre-mer, l’opération était organisée pour la première fois, ce jeudi, en Nouvelle-Calédonie. Objectif : démanteler les trafics de stupéfiants.

Un sachet de cannabis jeté au sol par des trafiquants de drogue, juste avant leur interpellation par les forces de l’ordre... Ce jeudi matin, les policiers ont créé la surprise en intervenant dans le quartier de Magenta, à Nouméa. 

Du côté des habitants, l’intervention est plutôt bien accueillie, à l’image de cette femme qui vit dans le quartier depuis onze ans, et qui a vu la situation évoluer au fil du temps. Elle se dit "en colère" après les trafiquants. "Je leur ai demandé de retourner chez eux. Nous ici, on paie notre loyer… C’est pas bon". 


Quatre personnes interpelées 

Initiée dans toute la France par le ministre de l’Intérieur, l’opération "Place nette" permet de renforcer les moyens des enquêteurs et de dissuader un maximum les trafiquants sur le terrain. "Quatre individus ont été interpelés en possession de stupéfiants et une cinquième personne (était) en état d’ivresse", détaille Frédéric Moeljokario, le commandant du service de la sécurité civile de la police nationale. 

Quatre jeunes majeurs ont été placés en garde à vue. L’Etat prévoit d’autres opérations de ce genre, dans les mois à venir. 

C’est un enjeu de santé publique. Mais ce sont aussi des faits qui génèrent de l’économie souterraine.

Le procureur Yves Dupas


Des trafics en hausse

"La délinquance dans les quartiers, ça crée de l’insécurité parmi la population, indique Louis Le Franc, le haut-commissaire de la République. Ce sont des opérations qui sont très efficaces et qu’il faut développer pour avoir la maîtrise de ces quartiers et éradiquer ces petits réseaux de trafic qui sévissent ici, à Nouméa". 

Les réseaux de trafic de stupéfiants commencent à se structurer en Nouvelle-Calédonie. Ils entraînent la hausse de revenus illicites et le développement de marchés parallèles. "Les délits de trafic de stupéfiants sont très clairement en augmentation, observe le procureur Yves Dupas. Nous allons renforcer le traitement judiciaire de ce type d’agissements délictueux. D’abord parce que les produits stupéfiants sont particulièrement toxiques. C’est un enjeu de santé publique. Mais ce sont aussi des faits qui génèrent de l’économie souterraine."

La peine maximale encourue pour détention ou trafic de stupéfiants est de dix ans de prison. 

Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Laura Schintu

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