La chasse aux épaves de bateaux est ouverte à Nouméa

Le Port Autonome invite les propriétaires de ces bateaux de plaisance qui encombrent la petite et la grande rade à les enlever d'ici la fin du mois sous peine d’amende. Certains de ces navires sont purement et simplement abandonnés, ce qui complique la tâche des autorités maritimes.
Entre la petite et la grande rade de Nouméa, jusqu’à Numbo, une quinzaine d’épaves jonchent les baies. Douze sont des bateaux de plaisance dont certains sont là depuis des années.
Pour certains, il a été fait appel à une entreprise de travaux sous-marins. Elle s’est notamment occupée des deux voiliers qui avaient été victimes du cyclone Oma en février dernier baie de l’Orphelinat. Après renflouement, les bateaux ont été convoyés vers les cales de halage du port autonome où ils ont été mis à terre. 
D’autres navires doivent être démantelés, vu leur état.
 

Un coût certain

Assurés ou pas, ces opérations de traitement des épaves ont un coût pour les propriétaires. « L’enveloppe est au minimum de 500 000 francs CFP, si le bateau est dans une position normale, simple à traiter » explique Eric Herbert, le gérant de ETSM provide, entreprise de travaux sous-marins. « Si le bateau est au large, ou sur les rochers, s’il faut une grue ou un ponton pour l’extraire, çà peut aller jusqu’à quatre ou cinq millions s’il est vraiment en mauvaise posture ». 


Mettre les propriétaires face à leurs responsabilités

Les épaves sont un casse-tête pour la capitainerie du port, chargée de la régulation de la navigation. En cas d’urgence, le port autonome agit en lieu et place du propriétaire via une procédure de mise en demeure, avec des amendes pouvant aller jusqu’à 180 000 francs CFP. 
« La plus grande difficulté pour nous, c’est de retrouver les propriétaires et de les mettre en face de leurs responsabilités. » explique le lieutenant Justice Bellier, de la capitainerie du port autonome. « A partir du moment où un bateau se décroche de son corps-mort, il va dans un premier temps être un danger à la navigation et ensuite, une fois échoué, il peut générer une obstruction à la navigation et de toute façon une atteinte au domaine public maritime. » 

Le reportage de Sylvie Hmeun et Michel Bouilliez 
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