Dans la famille Tiaou, la sculpture en héritage

Béatrice est la mère de la famille Tiaou.
Jusqu'au 27 juin, la famille Tiaou expose trente de ses oeuvres à la galerie Arte Bello, à Nouméa. Un voyage inspiré de la faune et de la flore, avec une résonance particulière, après le décès du père de cette famille de dix enfants.
Fin mai, Kapoa Tiaou posait à tout jamais ces ciseaux. Cette exposition lui rend un ultime hommage. Des pièces en bois de dix essences différentes, exposées comme ce masque presque prémonitoire, sculpté par son épouse et intitulé « L’appel». « Je l’ai appelé ainsi parce que, dans la culture Kanak autrefois, on portait un masque pour appeler l’esprit des morts, pour qu’ils puissent être là au moment du deuil », explique Béatrice Tiaou.
 

Faune et flore comme source d'inspiration

Ce voyage est également inspiré par la faune et la flore, dans un style traditionnel ou contemporain, en référence très souvent à une valeur. 
​​​« Ici, j’ai voulu reproduire la bienveillance avec le visage d’une femme qui représente tout le côté naturel », indique Melëm Tiaou, dont la finesse du travail doit beaucoup au savoir-faire de ses parents. Un père et une mère sculpteurs, qui ont transmis à leur dix enfants la maîtrise de cet art.

Trente ans de sculpture

Dans la famille Tiaou, la passion de la sculpture est née il y a trente ans, avec comme lien commun, l’amour de la création artistique. 
C’est aussi par amour pour son mari que Béatrice Tiaou s’est lancée dans cet art. « Je ne voulais pas qu’il soit obligé d’arrêter de sculpter pour subvenir à nos besoins. Donc j’ai préféré l’épauler, être à ses côtés et travailler ensemble pour continuer à vivre de notre art. » 
 

« Nos enfants sont nés dans les copeaux de bois et les ciseaux à la main. Ils se sont mis à la sculpture d’eux-mêmes ». 
- Béatrice Tiaou, sculptrice


Aujourd’hui, les oeuvres de l’exposition vont circuler et faire voyager l’imaginaire de leurs acquéreurs. Béatrice, avec trois de ses enfants, rejoindra très prochainement la Corse, son pays natal.
 

Le reportage d'Alexandre Rosada et Franck Vergès

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