Les habitués de l’Anse-Vata vont devoir s’armer de patience : les travaux de remise en état après le passage de Lucas vont durer encore plusieurs semaines. Les boulodromes ont disparu, une partie de la plage a été emportée, et hier de très nombreux arbres, déracinés, ont été abattus.
L’Anse Vata méconnaissable. Après le passage de Lucas, des arbres ont été abattus samedi et les travaux de remise en état vont durer longtemps a indiqué la mairie. Sur place, c’est la désolation pour les habitués des lieux. Près de l’arroyo, un cocotier esseulé a échappé aux coups de tronçonneuses. Ce n’est malheureusement pas le cas des palmiers. Déracinés, ils menaçaient de tomber à tout moment. Un spectacle désolant pour les habitués des lieux comme Hélène. « On est très triste de voir le résultat, l'obligation d'avoir à couper ces beaux palmiers. On espère que la plage pourra être reconstruite au plus vite et au mieux. »
« Pour l'ambiance, parce que c'est le métissage »
Non loin de là, un retraité lit son journal assis sur un banc. Face à ce qui était autrefois l’un des deux boulodromes, aujourd’hui transformé en champ de boue. Lui qui fait le trajet tous les jours depuis Kaméré constate avec tristesse les dégâts. « Le vieux, il vient tous les jours jouer à la pétanque. Surtout l'après-midi, c'est l'ambiance, parce que c'est le métissage. Là, on est dégouté. C'est le cadre qui est touché. »
Avec la montée des eaux
Tristesse également pour Kenny, chauffeur de taxi boat, dont le local, situé dans le faré, a été dévasté. « Ça fait déjà 13 ans que je suis ici, on a déjà perdu presque 8 mètres de plage. Avec la montée des eaux et la dépression, on a presque plus rien. Notre local a été fermé par la mairie. On ne sait plus quoi faire maintenant.»
Une enveloppe de 500 millions
Les travaux prendront beaucoup de temps a annoncé la mairie de Nouméa. D’autant que l’Anse-Vata est frappé depuis des années par un phénomène d’érosion très important. Des travaux de confortement vont avoir lieu, l’enveloppe de 500 millions de francs prévue sera sans doute revue à la hausse, mais ce qui a été emporté par Lucas ne reviendra pas. La plage de l’Aquarêve a également été très mamenée par Lucas. Le trait de côte a reculé d’environ 10 mètres et la dalle de béton qui accueillait des tables de pique-nique arrachée.
Le reportage de Charlotte Mannevy :
L'Anse-Vata après Lucas