Le bâtiment de la FOL va enfin être reconstruit en 2023

Le nouveau bâtiment de la FOL devrait voir le jour en fin 2023
Après plusieurs années, le bâtiment de la colline du Sémaphore, qui surplombe Nouméa, va renaître de ses cendres. Un lieu focalisé sur l'échange et la créativité. Les travaux du futur édifice de la FOL, la Fédération des oeuvres laïques devraient débuter en mai.

Voilà longtemps que les Calédoniens attendaient son retour, après plusieurs projets de reconstruction avortés. Le bâtiment de la FOL, la Fédération des oeuvres laïques, démoli en 2019, va enfin retrouver des nouveaux murs. La première pierre de "L’archipel sur la colline du Sémaphore" comme le surnomme les responsables de la FOL, devrait être posée en mai prochain.

Un nouvel espace de partage

Construit via un contrat d’inter-collectivités regroupant les trois provinces, le gouvernement et l’État, le futur bâtiment devrait regrouper des locaux associatifs et un espace dédié à la création culturelle.  

Selon Pierre Welepa, le président du conseil d'administration de la FOL, ce sera un tiers-lieu, un espace où l'on peut s'exprimer, essayer des choses, développer sa créativité; un espace de rencontre.

Ce n'est plus un centre socio-culturel, c'est un lieu plus restreint, avec des espaces plus ouverts, avec la culture à l'intérieur et à l'extérieur et un point de vue aussi ouvert sur l'environnement et l'écologie.

Pierre Welepa, président du conseil d'administration de la FOL

Une SCI Forum de la colline a été créée entre la province Sud et la Fédération des œuvres laïques. Les travaux du futur bâtiment, d’abord évalués à 1,2 milliard de nos francs, sont désormais estimés à 420 millions de francs. "C'était important pour nous de pouvoir le financer et qu'après la FOL puisse gérer son fonctionnement au quotidien sans avoir besoin d'apports extérieurs. On a réduit la voilure sur un projet qui est viable" explique Gil Brial, deuxième vice-président de la province Sud.

Continuer malgré les difficultés

Ce nouveau projet s'accompagne d'une réorganisation en interne, avec une volonté de renforcer l'accompagnement des personnes, des services civiques et des personnes en situation de handicap. La FOL devra également se maintenir, en particulier après les difficultés rencontrées lors de la crise Covid, tout en développant ses nouveaux projets.

S'il n'y a pas à s'inquiéter sur l'avenir, Pierre Welepa est, en revanche, inquiet pour les associations fédérées et celles qui gravitent dans la sphère de l'éducation populaire. "Ils n'ont pas forcément de salariés, des bénévoles qui sont essoufflés, voire complètement en burn-out, et qui ferment leurs associations depuis le Covid et qui ne permettent plus d'avoir de l'offre au niveau des quartiers et des tribus" explique-t-il.

L'histoire de la FOL

La Fédération des oeuvres laïques s’installe à partir de 1973 sur la colline du Sémaphore surplombant le centre-ville de Nouméa, au-dessus de la cathédrale. Durant plusieurs décennies, son activité s’est structurée autour du tourisme social, du loisir, de la formation des animateurs et de la culture.


A partir du début des années 2000, elle s’est impliquée dans l’accessibilité des loisirs et des vacances aux personnes en situation de handicap. Elle deviendra même sur cette thématique à partir de 2012, un organisme de formation professionnelle. 2012 est aussi l’année où elle s’est engagée dans la mise en œuvre du service civique dont elle est aujourd’hui le principal opérateur. Elle a possédé au gré des dons et diverses ventes des terrains à Poindimié et à Sarraméa pour accueillir des colonies de vacances, un centre socio-culturel au Mont Té au cœur de la cité Pierre-Lenquette, et aussi un local socio-éducatif rue Taragnat au cœur de la Vallée des Colons. Elle gérera durant des années le site de plage 1000, site qui accueille aujourd’hui le centre culturel Tjibaou. Durant plus de 30 ans, elle gérera l’unique centre socio-culturel du pays comportant une salle de spectacle de 550 places.

Véritable symbole pour plusieurs générations de Calédoniens, il a accueilli de nombreux évènements culturels et sociaux au fil des années. Le cyclone Vania en 2011, puis un incendie criminel en 2018, détruisent les lieux. Le bâtiment est alors démoli en 2019. 

Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Laura Schintu : 

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