Le Syndicat des rouleurs et du BTP toujours mobilisé

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Le Syndicat des rouleurs et du BTP poursuit son mouvement social entamé ce mardi. Il est toujours mobilisé devant les dépôts de carburants, empêchant ainsi les camions-citernes de s'approvisionner. Une mobilisation pour contester l’augmentation des prix du carburant.

Depuis mardi matin, le Syndicat des rouleurs et du BTP conteste la hausse des prix des carburants et demandent une exonération des taxes pour leurs professions. Quarante heures après le début du mouvement, il reste mobilisé. A l’entrée sud de Ducos et au rond-point de Tindu, des dizaines de véhicules et environ 200 personnes empêchent toute livraison de gaz et de carburant. 

"De août 2021 à août 2022, il y a eu 100% de taux d’augmentation du carburant. Sans compter tout ce qui se rajoute : les charges patronales qui augmentent et tout ça… On n’en peut plus. Un gros camion comme ça, indique Christophe Ramadi, président du Syndicat des rouleurs et du BTP devant son véhicule, ça coûte plus de 30 millions. Il faut l’amortir en 5 ans. Pas en 10 ans, mais en 5 ans. Ça fait à peu près 500 000 francs de traite, sans compter les assurances, le salaire, ni l’usure. Sans compter le carburant. Ça consomme 400 litres tous les deux jours. Comment on fait maintenant?"

"Essayer de trouver des accords"

Ce matin, pendant plus de deux heures, le syndicat a exposé ces difficultés à Adolphe Digoué, membre du gouvernement en charge de l’Economie. En amont, le syndicat avait quelque peu relâché la pression.

"A 4 heures du matin, on a libéré 20 000 litres de carburant pour le Betico, [pour qu'il puisse transporter] 630 personnes entre les îles Loyauté et la Grande terre. On nous a aussi demandé de libérer deux citernes de carburant pour la sécurité de Tontouta pour les Évasan. On a autorisé ça. On n’est pas là pour rentrer dans des conflits mais pour essayer de trouver des accords. C’est pour ça qu’on fait le geste. En échange, on a été bien reçus."

Aucune avancée notable

Mais à la sortie des discussions, aucune avancée notable. Le syndicat poursuit donc son mouvement, au grand dam des gérants de stations-service. Plusieurs sont déjà en rupture de gaz et de carburant. 

"Il va falloir attendre comme tout le monde, comme les clients, comme tous les commerçants qui ont besoin de vivre, déplore Emily Montchanin, présidente du groupement des gérants de stations-services. Notre activité est pénalisée. L’économie est déjà bien affaiblie. Les stations-services représentent 1700 personnes salariées, donc 1700 familles qui sont à l’heure actuelle pénalisées." Sans même parler des conséquences sur l’ensemble de l’économie et de la population. 

Les rouleurs ont occupé le terrain au rond-point à l'entrée de Ducos.

Ce n'est pas la première fois que le syndicat des rouleurs et du BTP manifeste. Il s'est fait entendre au début du mois d'août