Les dangers d’internet enseignés d’une façon inhabituelle

Cette bande-dessinée raconte comment une photo intime volée est utilisée pour nuire à un élève.
Une demi-journée hors les murs scolaires pour s’informer sur les cyberviolences à l’école, c’est ce qu’ont vécu des élèves de seconde aux lycées Jules-Garnier et Blaise-Pascal lundi 17 juillet, au sein de la Station N, à Nouméa. Des étudiants de l’Institut de formation des maîtres et des représentants des associations de parents d’élèves étaient également conviés par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

Thème de cette journée de sensibilisation, les cyberviolences à l’école. Rappel de définition avec le site de l’Education nationale : la cyberviolence “se définit comme un acte agressif, intentionnel, perpétré par un individu ou un groupe aux moyens de courriels, SMS, réseaux sociaux, jeux en ligne, etc." Cela “recouvre des réalités et des phénomènes variés : photos publiées sans autorisation ou modifiées, 'happy slapping' (acte de violence provoqué, filmé et diffusé), diffusion d’images à caractère pornographique, usurpation d’identité, violation de l’identité, menaces ou diffamation.”

Par la bande dessinée

Lundi 17 juillet, la Station N, à Nouville, accueillait des seconde des lycées Blaise-Pascal et Jules-Garnier pour évoquer en profondeur ce sujet ô combien d'actualité. John, quinze ans, a beaucoup participé à l’atelier éducation et prévention. “C’est pas bien, le harcèlement, parce que ça peut mener au suicide. Ça touche des personnes”, résume l’adolescent. À l’aide d’une planche de bande dessinée, les animatrices faisaient réagir les élèves sur des cas concrets. 

Avoir une bonne "hygiène d'internet"

Tous ont déjà entendu parler de ces notions dans leurs établissements, où se rend régulièrement Richard Meunier. Il est major de police au commissariat central de Nouméa. “Le phénomène de cyberharcèlement, notamment, est de plus en plus fréquent en Calédonie, prévient-il. La transmission d’images qui ont été volées, piratées, sur les comptes… Les gens qui se font pirater leur compte en banque, il y en a aujourd’hui de plus en plus… Sans entrer dans la psychose, il faut vraiment que les gens prennent conscience qu’ils ont besoin de protéger leurs données. On a une hygiène de vie, mais on a aussi une hygiène d’internet.”

"Tu peux être complice si tu filmes ou tu partages les vidéos"

Cybersécurité avec la police. Réglementation et politiques publiques avec la gendarmerie. Bien-être, éducation, prévention et santé mentale avec les associations. D’atelier en atelier, Marceline, quinze ans elle aussi, s’est fait une idée plus claire. “On a appris beaucoup de choses. Quand on filme les bagarres, tu peux être complice si jamais tu filmes ou tu partages les vidéos, retient la jeune fille. Je ne savais pas que nos informations pouvaient rester à vie. Mes mots de passe, je vais bien les sophistiquer parce qu’après, on peut se faire voler.”

"Nécessaire"

Ces temps d’information et de sensibilisation, Vianella Villar, professeure d’anglais à Jules-Garnier, voudrait les voir se généraliser. “C’est plus qu’utile. C’est même nécessaire. Il faut absolument développer ça à tout le lycée.” Si le sujet est abordé dans les lycées, justement, par les associations et les forces de l’ordre, le gouvernement envisage d’étendre ces interventions aux collégiens.

La journée à la Station N était animée par la police judiciaire, la gendarmerie, l’OPT et les associations Solidarité Sida, CP2S ou SOS écoute. Elle a aussi touché des élèves de l'IFMNC, l'Institut de formation des maîtres. Maurice Violton et Carawiane Carawiane ont recueilli leurs réactions.

©nouvellecaledonie