La troisième et dernière journée de l’Assemblée du peuple kanak a débuté avec le partage de l’igname entre les différentes communautés, au centre culturel Tjibaou. Plus tôt dans la journée, les hommes et femmes de Drubea-Kapumë ont préparé différents plats traditionnels. Kenzo Vendegou travaille sur la salade de poulpe. “C’est dans notre culture. Chacun emmène un petit peu et au final, ça fait beaucoup. C’est important qu’on soit là et que des jeunes soient là pour voir notre manière de fonctionner et de vivre”, révèle le jeune homme.
Faire évoluer la charte
Trois jours pour célébrer les dix ans de la charte du peuple kanak. Un document juridique et coutumier, présenté en 2014. Cette année, l'objectif est de la faire évoluer, pour intégrer les enjeux contemporains. Des sénateurs coutumiers ont planché pendant plusieurs mois sur une feuille de route pour les années à venir. “La question des droits de la femme et de l’enfant fait l’objet d’un paragraphe particulier. Il y a aussi une chose nouvelle et d’actualité, c’est de demander aux autorités coutumières, d’attacher une importance particulière aux conflits en cours”, détaille Elo Gowé, sénateur de l’aire Ajië-Aro et président de la commission en charge des relations avec les autorités coutumières.
La feuille de route n’a pas été rendue publique. Elle doit encore obtenir une plus large concertation. “Les autorités coutumières ont demandé que le sujet retourne vers la base, pour que ce soit mieux explicité. De manière à ce que les gens s’approprient la déclinaison de la vision kanak sur le comportement à venir des générations futures”, poursuit Elo Gowé. La feuille de route doit être validée lors du Congrès du peuple kanak, en août prochain.