Le symposium sur le risque requins en Nouvelle-Calédonie s'est conclu ce mardi, à la province Sud, sur une série de pistes. Une vingtaine de mesures sont envisagées. En revanche, l'abattage et la pose de filets en mer ne font toujours pas consensus.
•
Au total, 38 actions ont fait l'objet de discussions entre la province Sud, la mairie de Nouméa et les associations comme Sea Shepherd, WWF, Caledoclean, EPLP ou SOS Mangroves, autour de la prévention et la gestion du risque requin. Mais après deux jours de travaux, une vingtaine de mesures ont trouvé un large consensus.
• Mieux connaître les requins et les dispositifs : étudier les déplacements - comportements, les attaques, les technologies de protection, les mesures...
• Règlementer, contrôler, sanctionner fortement les comportements attirant ou sédentarisant les requins.
• Accélérer le rétablissement de la qualité des eaux côtières (assainissement des eaux urbaines, eaux grises et eaux noires, rejets agricoles et industriels).
• Accompagner la filière pêche sans la pénaliser (valorisation des déchets, équipements, labels, etc.)
• Renforcer la communication permettant une connaissance des requins, leur rôle et les bons comportements.
Même si certains sujets n’ont pas trouvé de consensus comme l’abattage de requins ou la pose de filets en mer, ce plan d’actions devrait être présenté avant la fin de l’année par les collectivités. C'est ce qu'a annoncé la présidente de la province Sud.
"L'humain doit avoir toute sa place dans la mer en Calédonie, c'est notre objectif, explique Sonia Backès. A Nouméa, nous avons une population de requins bouledogues longtemps nourrie à Nouville, et donc nous avons un problème particulier à cet endroit-là. Nous avons évoqué la possibilité de mettre des caméras de surveillance à cet endroit pour voir si les pêcheurs continuent à mettre dans l'eau leurs déchets qui attirent les requins." La problématiques des eaux usées a également été évoquée. "Il nous faudra traiter ce problème, a assuré l'élue. La province Sud ne va pas attendre de savoir si on a 70 ou 150 requins bouledogues à Nouville. Il s'agit de répondre de manière concrète afin que les Calédoniens puissent se baigner en sécurité dans toutes les baies de Nouméa."
Si ces mesures recueillent un large consensus, l'abattage des requins ou la pose de filets en mer divisent encore associations environnementales et institutions. La province Sud ne s'interdit pas de poursuivre l'abattage en fonction des situations : "La question des requins bouledogues est particulière, car ils ont un comportement parfois déviant. La population est aujourd'hui sédentarisée. Nous avons un arrêté qui pendant 18 mois permet d'avoir un prélèvement en fonction de la situation en province Sud. On verra la manière dont sont analysées les choses sur le terrain, mais c'est une possibilité qui est ouverte", souligne Sonia Backès. Concernant les filets, il y a "nécessité de clarifier ce qu’est un filet, ses fonctions et ses conséquences : impact psychologique, définition des zonages, coût investissement et entretien, biodiversité, un besoin également de disposer de retours d’expériences et enfin la nécessité de rassurer la population sur son impact sur la biodiversité", ajoute la province Sud.
Le compte-rendu de Natacha Cognard et Michel Bouilliez :
Parmi les grands axes
• Mieux connaître les requins et les dispositifs : étudier les déplacements - comportements, les attaques, les technologies de protection, les mesures...
• Règlementer, contrôler, sanctionner fortement les comportements attirant ou sédentarisant les requins.
• Accélérer le rétablissement de la qualité des eaux côtières (assainissement des eaux urbaines, eaux grises et eaux noires, rejets agricoles et industriels).
• Accompagner la filière pêche sans la pénaliser (valorisation des déchets, équipements, labels, etc.)
• Renforcer la communication permettant une connaissance des requins, leur rôle et les bons comportements.
Même si certains sujets n’ont pas trouvé de consensus comme l’abattage de requins ou la pose de filets en mer, ce plan d’actions devrait être présenté avant la fin de l’année par les collectivités. C'est ce qu'a annoncé la présidente de la province Sud.
Sonia Backès : "L'humain doit avoir toute sa place dans la mer"
"L'humain doit avoir toute sa place dans la mer en Calédonie, c'est notre objectif, explique Sonia Backès. A Nouméa, nous avons une population de requins bouledogues longtemps nourrie à Nouville, et donc nous avons un problème particulier à cet endroit-là. Nous avons évoqué la possibilité de mettre des caméras de surveillance à cet endroit pour voir si les pêcheurs continuent à mettre dans l'eau leurs déchets qui attirent les requins." La problématiques des eaux usées a également été évoquée. "Il nous faudra traiter ce problème, a assuré l'élue. La province Sud ne va pas attendre de savoir si on a 70 ou 150 requins bouledogues à Nouville. Il s'agit de répondre de manière concrète afin que les Calédoniens puissent se baigner en sécurité dans toutes les baies de Nouméa."
L'abattage et les filets anti-requins divisent
Si ces mesures recueillent un large consensus, l'abattage des requins ou la pose de filets en mer divisent encore associations environnementales et institutions. La province Sud ne s'interdit pas de poursuivre l'abattage en fonction des situations : "La question des requins bouledogues est particulière, car ils ont un comportement parfois déviant. La population est aujourd'hui sédentarisée. Nous avons un arrêté qui pendant 18 mois permet d'avoir un prélèvement en fonction de la situation en province Sud. On verra la manière dont sont analysées les choses sur le terrain, mais c'est une possibilité qui est ouverte", souligne Sonia Backès. Concernant les filets, il y a "nécessité de clarifier ce qu’est un filet, ses fonctions et ses conséquences : impact psychologique, définition des zonages, coût investissement et entretien, biodiversité, un besoin également de disposer de retours d’expériences et enfin la nécessité de rassurer la population sur son impact sur la biodiversité", ajoute la province Sud.
Le compte-rendu de Natacha Cognard et Michel Bouilliez :