Depuis un mois, le territoire est sorti de La Niña. La Calédonie est entrée dans une phase neutre, “c’est-à-dire qu’on est retournés à un état normal de l’atmosphère et de l’Océan sur le Pacifique. Cet état neutre, il va durer on l'estime, jusqu’à la fin du premier semestre 2023”, lance Thomas Abinun, climatologue à Météo France.
Retour possible d'El Niño?
Une période neutre, qui pourrait prendre fin à partir du second semestre de l'année. El Niño et la sécheresse pourraient faire leur retour. “Aujourd’hui, on observe déjà des signaux climatiques forts, qui montrent un réchauffement important de l’Océan Pacifique équatorial. C’est un signal qu’on surveille, parce que ce réchauffement de l’Océan pourrait conduire à une survenue d’un épisode El Niño, à partir du second semestre”, explique le climatologue.
En revanche tous les indicateurs ne sont pas encore présents. “Pour que cet épisode survienne il faut de des déclencheurs, c’est-à-dire des perturbations de vent apparaissent le long de l’équateur. Si ces déclencheurs ne surviennent pas, généralement c’est dans le courant du mois de juin, l’épisode El Niño qui semble se mettre en place pourrait être un épisode avorté”, détaille Thomas Abinun.
Sécheresse et risques d'incendies
El Niño est un phénomène météorologique marqué par la sécheresse, qui intervient tous les deux à sept ans sur le Caillou. Une période pendant laquelle, le risque de feu de forêt augmente. “Le risque feu devrait être important cette année 2023 particulièrement. On a été un peu épargnés au cours des années passées, parce qu'on avait des pluies qui survenaient régulièrement, y compris lors de la saison sèche avec la Niña. Mais cette année, on n’a plus ça", assure le climatologue.
Il y aura moins de pluies et un alizé qui va se remettre en place durablement et classiquement pendant ces mois de septembre, octobre, novembre. La végétation va être fortement desséchée. Et comme elle est abondante, le risque de feu augmente.
Thomas Abinun, climatologue
Cyclones plus intenses
Autre phénomène à surveiller de près : la formation de cyclones intenses, pendant la période qui s’étend de fin octobre à début mai. “On a une température de l’eau qui augmente. On donc peut avoir plus de phénomènes et ils sont plus intenses, parce qu’ils sont nourris avec plus d’énergie. Par contre, vu que cette eau chaude est déplacée sur le centre ou l’Est du Pacifique, les cyclones se forment plus à l’Est qu’habituellement”.
Le dernier phénomène El Niño en date sur le territoire remonte à 2018. Son retour probable cette année au deuxième semestre 2023, pourra être confirmé ou infirmé par les climatologues au mois de juin prochain.