Période cyclonique : plus de pluie, moins de vent, mais la Nouvelle-Calédonie toujours propice aux phénomènes

Vue satellite du cyclone Dovi le 11 février vers 5 heures du matin
La saison cyclonique vient officiellement de commencer. Même si la tendance liée à la Niña laisse augurer une saison sans trop de perturbations majeures, la situation géographique de la Nouvelle-Calédonie reste propice aux phénomènes, avec peut-être moins de vents mais plus de pluie.

La saison sera marquée cette année encore par le phénomène la Niña. Les mois à venir s'annoncent pour le moins mouvementées. Alors Météo France et la sécurité civile alertent sur les risques.

Quelle que soit la saison, la Nouvelle-Calédonie est avec le Vanuatu, le territoire le plus fréquemment soumis à l’aléa cyclonique dans le Pacifique sud. Tout simplement parce qu'elle se situe à proximité de la zone de plus forte densité des phénomènes cycloniques. On se rappelle de Ruby, Fili et Dovi, trois phénomènes qui ont touché le territoire. Sans oublier les fortes et persistantes précipitations qui ont marqué l’année.

Risque d'inondation

Avec la Niña, les phénomènes se sont faits plus nombreux mais pas forcément plus vigoureux. Si bien que le niveau des courts d'eau est anormalement élevé. Au-delà de la force des cyclones, les météorologues comme Alexandre Peltier alertent donc sur les risques d'inondation. 

On a eu cette année l’hiver le plus pluvieux des soixante-dix dernières années. Le niveau de l’eau dans les creeks, dans le Diahot, dans les rivières, c’est très très haut. Et si vous ajoutez à ça des fortes pluies, ça va encore faire gonfler les cours d'eau et faire peser des risques d’inondation à la population.

Alexandre Peltier, chef de division à Météo France Nouvelle-Calédonie

Température de la mer

Il n’y a pas que les cyclones "intenses" qui produisent des effets "intenses". Le passage d’une dépression modérée peut suffire à déclencher des pluies diluviennes sur le pays. On se souvient de Vania en janvier 2011. Une saison pluvieuse encore en prévision ? Météo France l'indique en tout cas, avec un autre facteur, la température très élevée de la mer. L’océan autour de la Nouvelle-Calédonie est très chaud, trop chaud, une condition qui favorise les phénomènes pluvieux et la formation de cyclones.

"La Niña se poursuite et maintien un risque élevé en Nouvelle-Calédonie"

Les alertes sur les panneaux publicitaires 

Dans ce contexte, la sécurité civile prend les devants. Elle veut renforcer ses campagnes de prévention et de communication. Site internet, Facebook, bulletins télé et radio, la sécurité civile utilisera tous les canaux disponibles pour qu'arrivent les messages à la population. Et nouveauté pour la saison, la diffusion des alertes cycloniques sur les panneaux publicitaires.

Nous avons signé une convention avec un prestataire privé pour diffuser des messages d’alerte et prévention des risques aux populations sur les panneaux visuels dans le Grand Nouméa et en cas d’alerte, c’est dix-neuf heures par jour, les écrans s’arrêtent et place aux messages d’alerte sécurité.

Alexandre Rossignol, officier communication à la sécurité civile

Préparer son kit

Le dispositif sera déclenché dès cette saison si un cyclone survient. En tout cas, à chaque saison, on dénombre en moyenne un phénomène cyclonique à moins de 75 km des côtes calédoniennes. Et chaque année, la probabilité d’en avoir un est de 60 %. Et puisque la Calédonie fait son entré dans la saison cyclonique 2022-2023, Météo France et la sécurité civile conseillent d'élaborer au plus vite son kit d'urgence spécial, si ce n'est pas déjà fait.

"L'incontournable" en cette période