Un surveillant du Camp-Est passé à tabac par des détenus

Un gardien du centre pénitentiaire de Nouvelle-Calédonie a été ce matin attaqué, menotté et roué de coups par des trois détenus du Camp-Est. Ses collègues demandent «le transfert immédiat» des agresseurs et décrivent un climat tendu.
Un gardien du Camp-Est a été roué de coups, ce vendredi, dans l’enceinte-même de la prison de Nouméa. L'homme, âgé d'une quarantaine d'années, se trouve au Médipôle, il souffrirait de plusieurs fractures au visage. Un prisonnier a également été passé à tabac. Ses jours ne sont pas en danger. 

«Inconscient»​

Alors que le surveillant ouvrait la cellule d’un détenu vers 6 heures du matin, pour la promenade, celui-ci «s’est jeté sur lui, l’a tabassé, a réussi à le menotter et il a ouvert les autres cellules», a relaté le secrétaire général du Soenc Pénitentiaire, Vincent Holopopo. C’est alors à trois que des prisonniers se seraient défoulés sur le malheureux, retrouvé «inconscient» alors qu'il «baignait dans son sang»

Dans le quartier d'isolement et disciplinaire​

Moana Mana poursuit le récit. Porte-parole du personnel au centre pénitentiaire, il est le premier à être intervenu sur les lieux de l'agression. «Je n'avais pas de visu sur mon collègue, raconte-t-il. J'ai donné l'alerte, pris l'initiative d'intervenir avec l'appui de renforts et là, après avoir interpellé trois individus dans le quartier d'isolement et disciplinaire, nous nous sommes mis à rechercher notre collègue, qui avait été enfermé dans une des cellules, menotté et passé à tabac.» 
L'interview de Moana Mana par Sheïma Riahi et Claude Lindor. 
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«Une cocotte-minute»

Ce vendredi soir, les agents se sont rassemblés autour d'une intersyndicale (Usoenc, FO, USTKE) pour faire le point sur la situation, d'autant que les syndicats ont rencontré dans l'après-midi la direction du Camp-Est. Ils ont requis des mesures à l'encontre des agresseurs, des détenus considérés comme dangereux. «On demande le transfert immédiat des trois protagonistes», insiste Moana Mana au nom de l'intersyndicale. Et d'ajouter: «Actuellement, le Camp-Est est une cocotte-minute. On souhaiterait vraiment avoir des renforts en personnel, et vraiment appuyer sur le fait qu'il nous faut des équipes dédiées.» 
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«Le niveau d’agressivité des détenus monte»

Pourquoi ce surveillant en chef était-il seul? «Normalement, ils sont deux mais comme d’habitude, c’est le manque d’effectifs. Le même problème arrive tous les ans, a expliqué Vincent Holopopo, le représentant du Soenc Pénitentiaire. Chaque fin d’année, c’est là que recommencent les agressions. On est arrivés à un point où le niveau d’agressivité des détenus monte d’un cran.»

L'interview de Vincent Holopopo par Malia-Losa Falelavaki.