Tsunami, un phénomène exceptionnel et bien réel, suivi de très près

Représentants d'institutions et scientifiques réunis en conférence à la CPS sur les tsunamis
C’est pour mieux connaître le tsunami et gérer au mieux l’évacuation des populations, qu’en Nouvelle-Calédonie, scientifiques, provinces, mairies, sécurité civile ou encore coutumiers se sont retrouvés le mardi 6 septembre au siège de la Communauté du Pacifique (CPS). Les rôles de chacun dans le but d’améliorer la gestion de ce risque, étaient au cœur de leurs échanges. L’enjeu est en effet primordial.

On l’oublie bien souvent mais le Caillou est dans l’une des zones l’une les plus à risque en matière de tsunami. Il est situé sur la ceinture de feu, avec des volcans qui bordent l’océan Pacifique. Il se trouve sur la plaque australienne qui, elle-même, plonge sous la plaque du Vanuatu. D’où l’importance pour Jérôme Aucan, le directeur du centre des sciences océaniques à la Communauté du Pacifique (CPS), d’améliorer les outils de détection des événements sismiques. Jérôme Aucan émet le constat suivant  :

Modernisation des systèmes d'alerte ?

"Nos stations sismiques qui mesurent les tremblements de terre sont vieillissantes, ont besoin d’être remplacées, donc cela demande des sous et on parle de rajouter une ou deux stations dans le Nord du pays et aussi de remplacer les stations existantes". Il ajoute que "l’IRD, pour le compte du gouvernement, maintient des stations sismiques sur les Loyauté et dans le Sud de la Grande terre, avec une seule station dans le Nord pour nous permettre de repérer avant tout le monde, la survenue d’un séisme qui va enclencher le tsunami". Autre point à améliorer, selon le spécialiste, les systèmes d’alerte pour prévenir la population de l’arrivée de ces vagues qui "reposent aujourd’hui sur les sirènes". Pour lui,

Il y a des moyens plus modernes avec la 3G, la 4G, les SMS, donc on peut imaginer d’autres systèmes que d’autres pays ont expérimentés et qui ne demandent qu’à être mis en place en Nouvelle-Calédonie.

Jérôme Aucan, directeur du centre des sciences océaniques à la Communauté du Pacifique

Quant aux zones les plus à risques sur le Caillou, longtemps leur localisation s’est faite "au doigt mouillé", précise Jérôme Aucan, jusqu’à ce que l’IRD soit chargé de modéliser en 3D l’impact de ces vagues sur l’ensemble du territoire.

Inquiétudes

Sur ce point c’est Alexandre Rossignol, officier de communication à la sécurité civile qui précise que "jusqu’à maintenant les études liées aux tsunamis étaient des remontées historiques" alors que "là, ce sont des effets scientifiques."

Et les questions qu’on se posent sont simples : est-ce que la Barrière de corail nous protège ou pas d’une vague ? Est-ce que Nouméa sera impacté ? Est-ce qu’il faut mettre des sirènes partout ? Du coup c’est l’IRD qui doit répondre à ces questions-là, c’est une vrai réflexion.

Alexandre Rossignol, officier de communication à la sécurité civile

Si les données existent, il reste à produite les cartes indiquant ces zones à risque et les lieux où se réfugier. C’est sur ce document de travail que devraient plancher scientifiques et institutions, dès à présent.

Coralie Cochin a rencontré les scientifiques avant le rendez-vous :

Tsunamis, dispositif alerte, Coralie Cochin

On le voit, la Nouvelle-Calédonie est particulièrement exposée aux tsunamis du fait de sa position géographique. Mais c’est sans compter sur le changement climatique. En effet, selon Jérôme Aucan, il pourrait contribuer à accentuer les risques, dans la mesure où la montée des eaux fragilise les côtes. 

Le directeur du centre des sciences océaniques à la communauté du Pacifique est au micro de Coralie Cochin :

Tsunamis, conférence, Jérôme Aucan, Coralie Cochin

Cette conférence, la première du genre en Nouvelle-Calédonie a-t-elle répondu aux attentes formulées par les représentants des institutions et des scientifiques ? Il faudra patienter pour qu'une présentation officielle de ses conclusions soit faite. Elle s'est en tout cas basée sur l'étude Tsucal, qui présentent les dernières données scientifiques en matière de tsunami.

Voyez ce reportage signée par Brigitte Whaap et Lina Waka-Ceou :

Tsunamis, conférence, reportage ©NC la 1ère

L’impact de la dernière éruption du volcan, à Tonga, a été ressentie chez nous mais n'a pas entraîné de tsunami dans les eaux et sur les côtes calédoniennes. Ce ne fût pas le cas en 1875. Cette année-là, un puissant tsunami avait frappé particulièrement Lifou. Le phénomène avait fait 25 morts. Lifou, une île, mais une communes aussi. Bonnes élève ? On ne le sait encore. Elle tente, au mieux en tout cas, de se préparer au passage d’un éventuel tsunami.

Adaptation

Des sirènes d’alerte ont été mises en place dans les tribus du littoral, 10 sont installées de Luecila à Mou, y compris à Drueulu, mais aussi sur l’île de Tiga. Elles sont déclenchées depuis Nouméa par la sécurité civile, dès qu’une alerte tsunami est émise par les organismes de surveillance des activités sismiques de la région. Des panneaux explicatifs ont aussi été installés dans les zones à risque. Des panneaux sur lesquels les consignes de sécurité ont été traduites en langue drehu.

Dans chaque tribu, des lieux d’évacuation ont été aménagés. Le centre médical de Wé, par exemple, dispose d’un lieu de refuge, situé sur les hauteurs de la tribu de Qanono. Six patients sous oxygène ou autres peuvent y être accueillis.

Le point sur le "dispositif tsunami" de Lifou avec Clarisse Watue :

Tsunamis, Lifou, structuration, Clarisse Watue ©NC la 1ere