Détaillés sur le papier, les engagements de chacun dans le plan destiné à réduire le risque requin dans le pays en général et les baies de Nouméa en particulier. C'est ce que signifie la "convention de partenariat accord-cadre" paraphée ce vendredi après-midi, à l'hôtel de ville. Un travail de collaboration initié il y a près de quatre ans. Suite à l'attaque attribuée à un requin bouledogue dans une marina de l'Orphelinat, le samedi 25 mai 2019, qui a laissé un enfant très gravement blessé.
"Conjonction des efforts"
"On a commencé à en parler dès les premières attaques, en 2019, confirme la maire. C'est la concrétisation. Ça a mis un peu de temps, on pourrait s'en offusquer. Mais on en arrive aujourd'hui à une conjonction des efforts des collectivités. Sur ce sujet extrêmement sensible, on arrive à mettre nos moyens."
"De faire un comité de suivi avec le haut-commissaire, le Port autonome, la mairie de Nouméa, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, ça marque l'intérêt fort pour cette problématique, estime Sonia Lagarde. Il y aura aussi un comité technique, avec des gens un peu plus pointus sur le sujet, pour essayer de comprendre au mieux cette écologie qui est celle des requins et ces comportements qui posent problème avec une surpopulation dans nos baies."
Un expert attendu de La Réunion
La province Sud, par exemple, a agi à plusieurs niveaux. Notamment le fait de retirer les requins tigre et bouledogue de sa liste des espèces protégées, en 2021. "Ensuite, déroule sa présidente Sonia Backès, elle continue à alimenter les différentes collectivités en informations scientifiques sur le sujet puisqu'il y a des conventions avec l'IRD, avec La Réunion. Nous faisons venir un expert à la fin du mois puisqu'à La Réunion, on n'a plus d'attaque depuis cinq ans, suite aux opérations de régulation qui ont été faites. On accompagne, et on accompagne la régulation qui est faite par la mairie de Nouméa régulièrement."
Action sur les rejets aux pêcheries
Comment intervient le Port autonome ? "Par la position du Port, on a forcément un appui logistique dans le cadre de cette nouvelle convention. On mettra forcément nos moyens : nos quais, nos moyens de levage, aussi nos moyens nautiques, développe son directeur, Brice Kiener. Mais en parallèle, on a quand même la responsabilité de deux grands espaces, qui sont la petite et la grande rade."
"On a déjà commencé à traiter le risque requin en éliminant les rejets qu'il pouvait y avoir aux pêcheries. Aujourd'hui, assure-t-il, il n'y a plus de rejet de poisson directement dans l'eau. Les rejets sont traités dans des filières sèches. Tous les déchets partent, soit vers des usines de retraitement pour faire des engrais, soit dans des filières vraiment sèches qui ne vont plus à l'eau. Et aussi, toutes les égouttures et tous les rejets à la mer maintenant sont redirigés vers la station d'épuration. Comme ça, au niveau des pêcheries, qui étaient un point rouge en termes de risque requin, on a donné des meilleures garanties pour réduire le risque."
L'idée d'une filière
L’Etat apportera une participation financière pour le déploiement des barrières anti-requin dont la première est espérée fin octobre - début novembre dans la baie des Citrons. Les partenaires ont même évoqué cette volonté de mettre en place en Calédonie une filière requin, de valorisation.