Les yeux qui étincellent en racontant l’histoire d’un objet. La loupe à portée de main, pour lire les signatures et les cachets. Les exposants qui se montrent leurs trésors. Une exclamation enthousiaste, quand un visiteur a un coup de cœur.
À Nouméa, l’hôtel de ville abrite ce week-end le premier salon des Antiquités, des objets de collection et du vintage. “Nous sommes quelques passionnés de beaux objets qui voulions organiser un événement avant les fêtes”, explique Jacques Esposito, l'un des 24 exposants présents. Des professionnels mais surtout des particuliers.
“Dans l’esprit de l’économie circulaire”
Ce nouveau rendez-vous fait penser au salon des Collectionneurs qui revient chaque milieu d’année, au même endroit. La vingt-troisième édition a d’ailleurs battu un record, avec 42 participants. Jacques Esposito a l’habitude d’y présenter des éléments publicitaires et des pièces de monnaie. Mais au salon des Antiquités et des objets de collection, il met en avant des choses plus tournées vers l’esthétique et les arts décoratifs. “On a pensé à proposer, dans l’esprit de l’économie circulaire, des objets qui puissent trouver une seconde vie comme cadeau de Noël.” Une sorte de deuxième main haut de gamme. “Mais il y en a pour tous les goûts, pour tous les âges et pour tous les budgets.”
Trésor de sculpture
Ici, une porcelaine à 100 F. Là, une odalisque en bronze à patine or dont la valeur a été estimée entre cinq mille et sept mille euros, soit 592 000 à 830 000 francs CFP. Elle trônait, samedi encore, sur le stand de Jacqueline Talarmin, entre une lampe ancienne et une figurine de cowgirl. La sculpture a été créée par Tony Noel, artiste de la seconde moitié du XIXe qui a travaillé pour le parc du château de Versailles. Rien que ça. Nom du fondeur, Siot de Cauville.
La propriétaire de cette magnifique pièce a derrière elle plus de trente-cinq ans de brocante. "Je fais les vide-greniers, la foire aux affaires du Pont-des-Français… Je chine et je vends. Ça fait longtemps !" Un jour, sa fille lui a offert un flacon miniature de parfum (rempli et dans sa boîte, bien sûr, les puristes comprendront). "Ça a démarré comme ça", résume Jacqueline.
Jamais sans ses santons
Plus loin, on retrouve Claude Huard, ses timbres, ses disques et ses santons de Provence. Il en a amené dix-huit, sur la soixantaine qu'il possède. "C'est une longue histoire", lance-t-il en riant, "qui remonte aux années soixante, soixante-dix, quand j'ai acheté un premier santon pour l'anniversaire de ma femme." Claude apprécie ce concept de salon. "Je trouve ça très bien. L'espace est important, on est moins nombreux que pour le salon des Collectionneurs."
"De très bons partages"
De l'autre côté de la salle, Jean-Pierre Cugnet discute avec un visiteur. Il a remarqué son bracelet en argent façon malgache. "J'ai eu de très bons partages", confie cet exposant axé sur l'art océanien. En provenance du Vanuatu, d'Irian Jaya, du Timor… "Je suis venu jeune militaire ici", explique le Mondorien. "J'ai toujours aimé l'art mélanésien, et au fur et à mesure l'art océanien à travers différentes expositions. Maintenant, c'est moi qui expose !" Y compris une pirogue traditionnelle qui vient de l'île d'Ambrym mais s'est avérée quelque peu encombrante. "Ce salon, c'est l'occasion de se dessaisir de pièces qui ne nous plaisent plus, ou qu'on a en double. Et de faire plaisir à des amateurs de belles choses."
Voyez aussi le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et David Sigal