A l'Arène du Sud, toute une série de véhicules chinois s’exposent. Les visiteurs au Salon de l'automobile semblent apprécier leur niveau d’équipement, même sur les modèles de base. “Nous recherchons quelque chose de fiable. Pas spécialement 4x4 (mais si le 4x4 y est, ça sera un plus), l’espace et un grand coffre”, explique Joëlle Courtot en examinant un specimen de fabrication chinoise. “Je vois par exemple, l’intérieur cuir n’est pas en option. C’est compris dans la voiture. Vous avez les radars de recul, la caméra 360, etc.”
Une réputation à confirmer
De retour en force sur le Caillou depuis trois ans, les marques chinoises ont trouvé leur place sur les routes calédoniennes. Restent quelques inquiétudes, en particulier sur leur fiabilité. “Ça fait dix-sept ans que je suis sur Hyundai également. Quand j’ai commencé, les gens venaient acheter en disant ‘Oui, mais c’est Coréen’", relativise Philippe Riche, responsable commercial pour les marques chinoises Geely, Changan et DFM. "Aujourd’hui, Hyundai a une réputation de fiabilité qui va très très bien, et on a un peu le même parcours avec les marques comme Changan, comme Geely, où les gens se posent encore un petit peu de questions. Maintenant, Changan, avant même de produire leurs propres voitures, ils sont producteurs pour des marques européennes, des marques françaises… Geely, ils sont propriétaires de Volvo depuis 2010…”
11 % de part de marché
En Calédonie, les voitures made in China représentent désormais 11 % de part de marché. Le prix n’y est pas pour rien : jusqu’à 700 000 francs de moins que les autres avec un niveau d’équipement équivalent. “C’est venu répondre à une demande [à laquelle] nous, marques généralistes, on avait un peu plus de mal à répondre, ces dernières années. Avec le Covid, l’augmentation des coûts de fabrication, des matières premières, etc, on a vu nos véhicule tendre vers le haut en termes de tarifs”, analyse Guillaume Gross, directeur commercial pour Nissan et Mitsubishi.
"Trois ans, c'est très jeune"
Mais d'estimer, en observant l'attitude des clients vis-à-vis de ces véhicules chinois : "Je pense qu’il y a encore de la réticence. Certains vont franchir le pas tout de suite, parce qu’ils vont se retrouver séduits par le produit. D’autres vont attendre d’avoir un peu de retour. Trois ans, finalement, c’est très jeune, alors que nous, on est des marques implantées depuis des décennies.”
Contexte économique tendu, inquiétudes pour les pensions de retraite, l’actualité s’invite aussi dans les allées du salon. Une aubaine, pour ces marques venues de Chine, surtout quand il faut s’engager sur cinq ans de traites.