Vingt minutes pour rejoindre la Tamoa, quarante pour rallier Tontouta, avec le col de la Pirogue à franchir. Les pompiers de Païta ont de la route, pour se déplacer depuis la caserne, située près du village. Autant dire que les secours seront bien plus efficaces, dès que le nouveau centre de première intervention sera opérationnel. Sa “première pierre” - ou plutôt ses premiers agglos" ! - a été posée mardi 14 novembre, sur le site de l'ancien Tontoutel.
Pour l'égalité des citoyens devant le service public
“La force de Païta, c’est l’immensité de son territoire, 700 km2. Mais ça peut aussi très vite devenir sa faiblesse”, résume le maire, Willy Gatuhau. En ajoutant : “J’ai bien entendu, il y a quelques années, le sentiment des habitants de ce côté de la commune, de se sentir un peu délaissés. L’égalité des citoyens devant le service public, c’est important.” Sachant que le secteur représente 15 à 20 % des interventions conduites par les pompiers communaux. Surtout des feux de brousse, mais le Nord de la ville est aussi sujet aux inondations, par exemple.
Boulouparis s'en réjouit aussi
Païta fait partie du SIVM Sud. Le maire de Boulouparis, Pascal Vittori, est le secrétaire du syndicat intercommunal à vocation multiple. “C’est une bonne chose pour le Nord de la commune de Païta, mais aussi pour le Sud de la commune de Boulouparis, souligne-t-il. On a des habitants qui sont juste de l’autre côté de la rivière, on en a un peu plus loin à Tomo et on sait que quand il y aura des interventions à faire, ce sont ceux qui seront le plus près qui pourront intervenir pour aider les populations, qu’elles soient originaires de Païta ou de Boulouparis.”
"Il nous manquait ce point d’appui"
Les pompiers ont l’habitude de mutualiser les moyens, et ce travail commun continuera d’être mené avec les soldats du feu positionnés à l’aéroport. “Il nous manquait ce point d’appui sur le secteur Nord pour une meilleure réactivité”, résume Gwenval Cambon, chef de corps de Païta. “C’est le début de la construction aujourd’hui. L’ouverture, en novembre 2024. Et une restructuration pour la direction des services d’incendie et secours."
Triple financement
Coût total estimé de l’opération : près de 297 millions de francs, financés dans le cadre du contrat de développement. L’État prend en charge la moitié du montant (148 millions). La mairie, un quart (75,9 millions). Et la province Sud, un autre quart (72,7 millions). Le CPI, comme on dit dans le jargon, a le double avantage d'être près de l'aéroport et de la RT1. Le projet comprend une construction de 235 m² sur deux niveaux, avec une maîtrise d'ouvrage communale. Le terrain appartient au domaine public municipal. Et les habitants noteront que le bâtiment pourrait aussi abriter une antenne de la police municipale.