A Païta, un projet de ferme solaire sur terres coutumières

Au second plan et de gauche à droite, Rock-Alphonse Wamytan, Cyprien Kawa et Christophe Lapous.
La société Alizés énergie et le groupement de droit particulier local Kambwa Wetcho portent à Païta la centrale Kotabore. Une visite du chantier a eu lieu avec les sénateurs coutumiers, pour inciter à développer des projets d’énergies renouvelables sur ce type de foncier. 
C’est afin de financer la construction d’un lotissement tribal pour ses jeunes que le GDPL Kambwa Wetcho s’est lancé dans ce projet de centrale photovoltaïque. Au lieu de louer cinq hectares de terres à Alizés énergie, pour y déployer des panneaux solaires, le groupement de droit particulier local s’est associé à cette filiale d’Engie, au sein de la société Kotabore dont il est actionnaire à 15%. 
 

Près de 3 500 foyers à alimenter

Une fois en service, la centrale, qui représente un investissement de 460 millions, doit alimenter près de 3 500 foyers via le réseau Enercal. «Il y a à peu près dix mille panneaux photovoltaïques», présente Christophe Lapous, directeur d’Alizés énergies et gérant de la société Kotabore. «Et bientôt, une phase d’extension qui a été autorisée par le gouvernement et qu’on va construire, je l’espère, d’ici la fin de l’année - portera la surface globale à un peu plus de huit hectares avec cinq mégawatts de photovoltaïque.» 
 

Parcelles vouées à l'agriculture

Lotissement, ferme solaire… Le GDPL Kambwa Wetcho a bien d’autres projets dans les cartons pour ce foncier de 560 hectares, rétrocédé en 1982. «Il y a des projet d’agriculture», souligne Rock-Alphonse Wamytan, membre du groupement. «On parle aujourd’hui d’autonomie alimentaire, pour le pays. On a créé des parcelles qui sont actuellement en nettoyage, pour donner la possibilité à nos jeunes de faire de l’agriculture.» 
 

«Exemple»

Rien de tel qu’une visite de terrain pour se faire une idée. Les sénateurs coutumiers, eux, semblent plutôt emballés. Comme Cyprien Kawa. «C’est des projets qui doivent être des exemples pour l’ensemble du foncier de la province Sud, réagit le sénateur de l’aire Xârâcùù. Il a fallu quand même trente ans d’accords. Mais ce n’est pas impossible de développer des projets d’une telle ampleur sur terres coutumières. Malgré les difficultés qu’on a pu ou qu’on peut rencontrer devant les banques et les différents organismes qui pourraient aider à la réalisation de ces projets.» 
 

D'ici fin mai

Attendue pour la fin mai, la centrale devrait livrer ses premiers kilowatt-heures dans quelques mois.
Regardez aussi le reportage d'Erik Dufour et Cédric Michaut.
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