Une vingtaine de jours après la dépression Lucas, Païta rendait vendredi hommage aux associations qui ont œuvré en faveur des sinistrés. Presque 900 habitants ont reçu une aide, la plupart en raison des inondations.
Sous forme de matelas, de fournitures scolaires ou de denrées périssables, l’équivalent de trois millions CFP a été remis aux sinistrés de Païta. Des dons que les bénévoles et les agents de la commune ont passé plus de 500 heures à trier.
Centralisé
Le service social de la mairie a en effet «centralisé toutes les demandes de la population et toutes les associations sont venues aider en fonction de ce qu’elles font», décrit Robert Laubreaux, responsable de la cellule urgence au Secours catholique. «Par exemple, nous faisons de l’alimentaire, la Croix-Rouge ne le fait pas. Ce même principe est maintenant utilisé à Lifou. C’est beaucoup plus efficace, très ciblé.»
Encore soixante familles identifiées
La tâche est loin d’être terminée. Soixante familles sont encore sinistrées dans la commune. «Les familles en difficulté ont tout perdu, surtout les familles qui ont été inondées», insiste Jessica Depardon, troisième adjointe au maire.
En quête de dons ou de remises
«Ça passe de la télé au réfrigérateur, au congélateur, aux meubles…», énumère l'élue. «Il n’y a plus rien. Actuellement, nous démarchons des sociétés de Nouméa pour bénéficier, peut-être de dons, mais plus de remises. Pour que les personne puissent racheter à moindre coût, ou du moins alléger leurs dépenses.» Les dons de linge de maison sont aussi les bienvenus. Un concert de solidarité est également en projet au dock socioculturel de Païta.
La problématique des zones inondables
La plupart des habitants sinistrés vivent dans des lotissements construits en zone inondable. Un problème relevé de longue date, assure le maire, Willy Gatuhau. La commune identifie notamment cinq secteurs :
- le lotissement Bernard, accessible par le centre du village;
- le lotissement Bernanos, à Gadji;
- le lotissement Chollet, au Mont-Mou;
- le lotissement Beaurivage, au bord de la Tontouta;
- une partie du quartier Ondémia, entre le village et la sortie Nord.
«La situation existe»
«Pour le lotissement Bernard, par exemple, je ne vais pas l’apprendre aux familles qui y habitent depuis des décennies», lance Willy Gatuhau. «Il y a plus de cinquante ans, il n’aurait jamais fallu autoriser un tel lotissement. La situation existe, les familles ont choisi de s’y maintenir et d’y vivre. Mon rôle, c’est de faire au mieux en termes de prévention.»
En ajoutant : «Il aurait peut-être fallu que, pour Païta en tout cas, le mercredi du phénomène, dès 5 heures du matin, on soit en alerte 2. Ça aurait permis, pour ces familles-là, de mieux se préparer et de limiter les dégâts.»
Willy Gatuhau au micro de Coralie Cochin :
Zones inondables de Païta, Willy Gatuhau