Troubles à la sortie Nord de Païta

Les gendarmes arrêtant les voitures lundi soir à la sortie d'Ondémia.
Un bruit d'hélicoptère a retenti une partie de la nuit au dessus de Païta Nord, où les gendarmes intervenaient pour rétablir la libre circulation, notamment sur la route du littoral. Des tirs d'armes à feu ont éclaté. Quatre personnes ont été blessées par caillassage, dont un couple.
Un couple de Païta qui rentrait chez lui dans un lotissement du bord de mer, entre Tiaré et Naïa, a subi ce lundi soir un double caillassage. «On arrivait de Nouméa, raconte Anne-Marie, on est passés sous le pont de la voie express pour rentrer sur la route du littoral. Il y avait le feu. Tout à coup, ils ont été quatre ou cinq à sortir de la route qui mène au stand de tir, et à nous caillasser avec des pierres.» 
 

Protégés par des manifestants

Elle est alors blessée à la main et à l’épaule. Pour rejoindre l’hôpital, le couple, déjà engagé sur le chemin du bord de mer, doit faire demi-tour et repasser devant les agresseurs. «Les manifestants qui se trouvaient là avec des drapeaux nous ont dit qu’ils n’étaient pas avec eux, et qu’ils allaient nous escorter. J’y tiens, parce qu’ils nous ont protégés», continue Anne-Marie. Une voiture devant, une voiture derrière. 
 

Une deuxième fois

Mais le véhicule aux vitres déjà brisées est de nouveau pris pour cible par les mêmes caillasseurs, décrit-elle en ajoutant: «J’ai eu la trouille de ma vie.» C’est alors que son mari est touché à la tête, au cuir chevelu. Les pompiers de Païta vont tous les deux les soigner sous la guérite de bus située à la sortie du quartier Ondémia, où une équipe médicalisée devait prendre en charge le monsieur. 
 

Importante intervention

Pendant ce temps, les gendarmes mènent une importante intervention, appuyée par hélicoptère jusque tard dans la nuit, pour garantir la libre circulation sur cette fameuse route du littoral. L'artère dessert le foyer Sainte-Thérèse, les tribus de N’Dé et Naniouni et de nombreux lotissements.
 

Tirs d'armes à feu

Une intervention sous tension qui implique une soixantaines de gendarmes. Les militaires se font caillasser mais sont aussi la cible de tirs par arme à feu, expliqueront-ils ensuite. Trois tirs au total : un coup en l’air, et deux en direction des gendarmes. Heureusement, aucun blessé côté forces de l’ordre, qui parviennent à faire reculer les fauteurs de trouble jusque sur la route du littoral, avant de libérer la chaussée. On déplore par contre quatre victimes civiles de caillassage.
 

Barrage 

«Apparemment, nous avons affaire à des individus qui ont déjà agi ce [lundi] matin, en mettant en place un barrage à l’entrée de la route», décrit le premier adjoint au maire de Païta, Willy Gatuhau, présent sur place. Il évoque des pneus ainsi que des palettes, et des caillassages. «Le barrage a été levé après l’intervention d’un coutumier de la tribu de N’Dé, ajoute-t-il. Puis dans l’après-midi, ces individus, une trentaine, sont passés à la vitesse supérieure et sont montés sur la voie express.»
 

Autres faits

L’élu signale également «un caillassage en règle» à la mi-journée, sur la route territoriale à hauteur de Port-Laguerre. Et «des pneus brûlés de part et d’autre de la RT1, au niveau du col de la Pirogue». Ce même soir, les pompiers de Païta sont également intervenus sur une fourgonnette incendiée au lotissement Bernard, dans le village de Païta. A noter que mardi matin, on pouvait circuler normalement sur la route du littoral. Les débris et traces de brûlures au carrefour d'entrée rappelaient toutefois les incidents de la veille.