Yvon Kona prend la présidence du Sénat coutumier pour l'aire Xârâcùù

La passation a eu lieu à N'Dé, le 28 août.
Le vingt-et-unième congrès du pays kanak s'est conclu ce samedi à Païta. La présidence du Sénat coutumier a été transmise par Justin Gaïa et l'aire Drubea-Kapumë à Yvon Kona et l'aire Xârâcùù.

Originaire de Canala, passionné d'art kanak, il travaille d’arrache-pied à sa conservation. Yvon Kona, 63 ans, devient le nouveau président du Sénat coutumier. En 2020, il avait été désigné comme l’un des deux sénateurs représentant l’aire Xârâcùù.  La passation a eu lieu ce samedi, en fin de journée, à N’Dé. La tribu du littoral d’où est originaire le président sortant Justin Gaïa. Elle a été symbolisée par l'échange de la toutoute, de l'igname et de la flamme.

 

Quel avenir pour les institutions coutumières ?

Un passage de relais à une période pour le moins stratégique. Au-delà de la troisième consultation ("la dernière ligne droite"), les sénateurs coutumiers commencent à penser l’avenir de l’institution. "Parmi les priorités des priorités que le congrès du pays kanak a mises en avant, c’est tout simplement l’avenir de nos institutions, que ce soit les aires coutumières ou le Sénat", explique le nouveau président.

Un groupe de travail doit se réunir, avec un calendrier. "Un premier séminaire va se faire en novembre et un deuxième aux mois de janvier-février, qui va réfléchir sur la manière dont on va réorganiser le Sénat. Dans un premier temps, la manière de nommer." Ces travaux devraient être présentés début 2022, et représenteront la proposition du Sénat coutumier, dans la période transitoire, à l’issue du troisième référendum.

Crise sanitaire

A l’ADCK depuis 2006, ancien adjoint au maire de Canala, Yves Kona représente avec fierté l’aire Xârâcùù. Et si la tradition lui tient à cœur, les sujets de société comme la crise sanitaire sont au cœur de ses considérations.

"Dans un deuxième temps, on a surtout parlé de la pandémie", dit-il d'ailleurs de ce vingt-et-unième congrès. "Le peuple kanak a subi deux chocs : il y a eu le choc de la colonisation dans les années 1853, on va dire. Juste après, il y a eu le choc microbien, qui a réduit la population kanak dans les années 1920-1930." Et il confie redouter une arrivée du virus. 

Autre problématique annoncée, "la manière de régler des conflits. On ne peut pas dire qu’on va partager avec l’autre si nous-mêmes, on n’a pas réglé les choses entre nous."

En radio, le compte-rendu d'Alix Madec :

Passation à la présidence du Sénat coutumier

 

Voyez par ailleurs le reportage de Louis Perin et Cédric Michaut :