Créé en 2009, le Fonds nickel a deux principales missions. “Soutenir les communes et les entreprises du secteur minier et métallurgique en favorisant le maintien ou la reconversion des emplois” en cas de crise. Et accompagner financièrement la réhabilitation des zones dégradées par l’activité minière. En 2021, 2,7 milliards avaient été dépensés, dont 1,9 milliard au titre de la réparation des dommages causés par l’exploitation.
À Poya, deux chantiers viennent de se terminer. Le premier au niveau de la rivière Moindah, et de sa branche ouest, qui coulent au pied des mines Pinpin et Emma. Avant 1975, les stériles de l’exploitation minière étaient rejetés dans les versants de la montagne. Conséquence : les rivières présentent aujourd’hui un engravement, une accumulation de cailloux, qui a été aggravé par le passage des cyclones. Ce qui cause des inondations.
Lutter contre les inondations
“On a enlevé presque 40 000 m2 de matériaux et recrée des sections d’écoulement”, explique Véronique Forlacroix, chargée d’études techniques du Fonds nickel. "On a recréé une berge pour permettre à la rivière de mieux s’écouler. Et éviter les débordements lors des crues fréquentes”, décrit-elle.
“On ne cherche pas juste à enlever les matériaux et les mettre ailleurs. On essaie de retravailler les pentes dans la rivière pour ajuster le lit de rivière correctement”, ajoute Nancy Waho, de l’entreprise Terrasscal. Les travaux finis, les propriétés voisines ne devraient désormais plus être inondées.
L’idée originelle c’était de dire : le Fonds nickel intervient, réalise les travaux puis, dans la durée, c’est l’exploitant qui assure l’entretien et la restitution à l’environnement.
Jean-Sébastien Baille, directeur du Fonds nickel
Une autre grosse opération du Fonds nickel a été menée près de la tribu de Ouendji, au niveau du creek Wa-Ké, affluent de la rivière Poya. Le but est là aussi de faire face aux inondations qui rendent régulièrement la route infranchissable, en voiture comme à pied. Des plages de dépôts ont été aménagées pour éviter que les matériaux charriés soient transportés plus en aval vers la rivière.
“Il faut maintenant observer, voir si ça fonctionne comme on le pensait, ajuster si besoin et en phase d’entretien, impliquer les sociétés minières parce que l’idée originelle c’était de dire : le Fonds nickel intervient, réalise les travaux puis, dans la durée, c’est l’exploitant qui assure l’entretien et la restitution à l’environnement”, rappelle Jean-Sébastien Baille, le directeur du Fonds nickel.
La difficulté : de nombreux sites ont été fermés par des exploitants qui n’exercent plus aujourd’hui.