Les parents d’élèves de Nékliaï à Poya se sont mobilisés ce vendredi, après l’annonce de la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique de fermer quatre internats dans le Nord. Le leur sera finalement maintenu pour 2020.
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Karen Cazeau, directrice de la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique a obtenu un sursis, après les arbitrages du gouvernement, dans un budget de l’enseignement privé mis à mal par les coupes budgétaires. Ce répit rassure les parents d’élèves de la commune de Poya, à cheval sur deux provinces, avec un collège public et un seul internat. Mais surtout, une mairie dirigée par une institutrice à la retraite. « Aujourd’hui on fait ce mouvement avec le cœur. Il ne faut pas laisser nos enfants rester dehors », lance Jean-Pierre Weko, président de l’association des parents d’élèves de Nékliaï.
L’internat de Nékliaï accueille une majorité d’élèves de l’enseignement primaire, issus des tribus de la chaîne principalement. Comme partout en brousse, la continuité de l’école est tributaire de la météo, mais ce n’est pas une raison pour fermer l’établissement estiment les parents comme Edouard Pourudeu, membre de l'association des parents d'élèves de Nékliaï. « Malgré le fait que l’on ait de belles routes, à un moment donné, il fallait évacuer enfants. On le voit bien dans le public quand il pleut, il faut arrêter les cours pour qu’ils puissent rentrer dans les tribus. C’est pour cela que cet internat est nécessaire à Nékliaï ».
Une possible fermeture qui a attristé les parents d'élèves assure de son côté Rosita Honko, membre de l’association des parents d’élèves de Nékliaï. « Du lundi au vendredi, c’était très bien organisé. Et puis il y a cette confiance qui s’est installée. Ça nous a attristé le fait de savoir que ça allait être fermé. On sait très bien que s’il ferme, la majorité des internes qui seront touchés, ce sont des primaires ».
Les enfants de Poya, scolarisés dans la commune et à Bourail ont des journées à rallonge. Levés à quatre heures du matin pour les plus matinaux d’entre eux, leurs journées n’en finissent plus et c’est parfois le premier critère de tri pour la poursuite des études. Un internat en brousse, c’est comme un canot de sauvetage sur un bateau. « On se couche un peu tard, vers huit heures. À l'internat, je serai entouré d’autres enfants et je pourrai bien faire mes devoirs », déclare Yorhan, candidat interne de Nétéa à Poya.
À Nékliaï, à l’entrée de la mission, se trouve le monument aux Morts de la commune de Poya, autrement dit, le cœur historique d’un pays partagé entre deux provinces, qui parlent quatre langues mais qui souhaite conserver le maximum d’enfants à l’école. Des jeunes qui ont accompagné leurs parents ce vendredi, pour signifier leur plus cher espoir : celui de conserver leur école. Une volonté entendue puisqu'ils ont réussi à obtenir un sursis pour l'année scolaire 2020, en réunissant quarante inscriptions au sein de l'internat.
Le reportage de Gilbert Ayawa et Michel Bouillez :
Des élèves de primaire touchés
L’internat de Nékliaï accueille une majorité d’élèves de l’enseignement primaire, issus des tribus de la chaîne principalement. Comme partout en brousse, la continuité de l’école est tributaire de la météo, mais ce n’est pas une raison pour fermer l’établissement estiment les parents comme Edouard Pourudeu, membre de l'association des parents d'élèves de Nékliaï. « Malgré le fait que l’on ait de belles routes, à un moment donné, il fallait évacuer enfants. On le voit bien dans le public quand il pleut, il faut arrêter les cours pour qu’ils puissent rentrer dans les tribus. C’est pour cela que cet internat est nécessaire à Nékliaï ».
Une possible fermeture qui a attristé les parents d'élèves assure de son côté Rosita Honko, membre de l’association des parents d’élèves de Nékliaï. « Du lundi au vendredi, c’était très bien organisé. Et puis il y a cette confiance qui s’est installée. Ça nous a attristé le fait de savoir que ça allait être fermé. On sait très bien que s’il ferme, la majorité des internes qui seront touchés, ce sont des primaires ».
Journées à rallonge
Les enfants de Poya, scolarisés dans la commune et à Bourail ont des journées à rallonge. Levés à quatre heures du matin pour les plus matinaux d’entre eux, leurs journées n’en finissent plus et c’est parfois le premier critère de tri pour la poursuite des études. Un internat en brousse, c’est comme un canot de sauvetage sur un bateau. « On se couche un peu tard, vers huit heures. À l'internat, je serai entouré d’autres enfants et je pourrai bien faire mes devoirs », déclare Yorhan, candidat interne de Nétéa à Poya.
À Nékliaï, à l’entrée de la mission, se trouve le monument aux Morts de la commune de Poya, autrement dit, le cœur historique d’un pays partagé entre deux provinces, qui parlent quatre langues mais qui souhaite conserver le maximum d’enfants à l’école. Des jeunes qui ont accompagné leurs parents ce vendredi, pour signifier leur plus cher espoir : celui de conserver leur école. Une volonté entendue puisqu'ils ont réussi à obtenir un sursis pour l'année scolaire 2020, en réunissant quarante inscriptions au sein de l'internat.
Le reportage de Gilbert Ayawa et Michel Bouillez :