Prix d'excellence en province Sud : qui sont les lauréats de cet "excellent cru" ?

Yaëlle, Ivann, Ahazia et Grégoire font partie des lauréats de cette année.
Valoriser et récompenser la jeunesse calédonienne dans son parcours post-bac, c’est l'objectif affiché par la province Sud avec ses prix d’excellence. Ils sont remis à des étudiants qui ont obtenu au moins 16 de moyenne dans leur cursus. Pour l'année 2021, 32 lauréats ont été distingués, ce mardi, à Nouméa. Rencontre avec quelques-un(e)s d’entre eux.

Elles et ils s'appellent Yaëlle, Ivann, Ahazia, Grégoire, Elisa, Raphaël, Jade... Ce sont les 32 lauréats - sur 36 candidats - qui se sont vus décerner par la province Sud un prix d'excellence. Une dotation de 75 000 francs CFP destinée à encourager de jeunes diplômés qui affichent une moyenne d'au moins 16 sur 20 pour l'ensemble de leur cursus. Le cru 2022, qui a donné lieu à une cérémonie mardi soir à l'espace jeunes, a été qualifié d'"excellent" par Gil Brial, deuxième vice-président de l'institution. 

Prix d'excellence, Gil Brial par Steeven Gnipate

Une prédominance de filles

Pour cette année, 87,87% des candidats ont en effet obtenu une note supérieure à ce fameux 16/20. Le jury a également choisi de récompenser trois candidats présentant des moyennes proches de 16/20, jugés particulièrement méritants. Parmi les lauréats, treize sont titulaires d’un bac + 2. Dix, d’un bac +3. Et neuf, d’un bac +4. Avec une proportion toujours prédominantes de filles, à 59,61 %. 

La fierté de Yaëlle

Yaëlle D'Arco, vingt ans, a décroché un BTS en économie sociale et familiale. Elle ne s’attendait pas à avoir un prix d’excellence, mais savait qu’elle avait travaillé dur. "Toute ma vie, j'ai travaillé dur à l'école parce que mes parents m'ont toujours dit que grâce à l'école, on s'en sort dans la vie", confie la jeune femme. "Je ne vais pas me plaindre mais je n'ai pas eu une  vie assez facile. L'école a été un peu mon échappatoire."

Il n'y a pas de secret, c'est le travail. On fait des sacrifices. Quand on est jeune, on veut sortir, passer du temps avec ses amis. Il faut aimer ce quo'n fait, trouver sa voie.

Yaëlle D'Arco

Le cheminement d'Ivann

Ivann Muliava, trente ans, est pour sa part titulaire d’une licence en énergie et développement durable. "De nature, depuis le collège, ma matière préférée était toujours la physique, physique-chimie. En faisant cette licence, c'était quasiment que des cours de physique, quasiment toutes le matières m'ont plu et j'apprenais facilement." Yvann était pilote d’installation à l’usine du sud. Grace à son diplôme, il a pu penser à une évolution de carrière et même changer de d’employeur.   

Yaëlle et Ivann sont interrogés dans ce reportage de Steeven Gnipate.

Le BTS d'Ahazia

Ahazia Kutu a fait un BTS pilotage de procédés au lycée agricole Michel-Rocard de Pouembout. "Ça consiste en tout ce qui est gestion de production : production agro-alimentaire, industrie, tout ce qui est transformation de matières, de l'état initial à l'état final." Un diplôme pas si fréquent, en Calédonie, et la jeune femme compte enchaîner dans l'Hexagone avec une licence professionnelle mention métiers de l'industrie - gestion de la production.

Des établissements classés à l'international

Plusieurs lauréats 2022 de ces prix d’excellence viennent des principaux établissements secondaires et universitaires de Calédonie, mais aussi de l’Hexagone et de Belgique. Certains ont obtenu leur diplôme au sein d’écoles ou d’universités bénéficiant d’un classement international. On pourrait citer

  • Elisa Govan, diplômée de l’université de Poitiers.
  • Jade Barbu diplômée de l’université Panthéon Sorbonne (Sciences Po).
  • Raphaël Vignon diplômé de l’Esigelec.
  • Marion Deleforterie diplômée de l’université de Liège en Belgique.
  • Marylou Fanoy diplômée de l’université de Montréal au Canada. 
  • Evalina Tartas diplômée de l’université de Toulouse.

Les travaux de Grégoire

Ou encore Grégoire Davignon : le jeune homme a validé avec plus de 19 de moyenne ses trois années en génie biologique à l’université de technologie de Compiègne. Elles lui ont permis de suivre des stages au CNRS et au Genethon, le laboratoire crée par l'association française contre les myopathies. Actuellement doctorant à l’Institut Pasteur pour trois années financées par l’université de Nouvelle-Calédonie, il travaille sur la leptospirose. Cherchant à comprendre comment les bactéries, très regroupées, survivent dans l’environnement. 

La maladie transmise par l'urine des rats a touché 200 personnes et causé 4 décès l’an passé. 87% des patients sont hospitalisés et 30% développent des formes graves. Son ambition est d’aboutir à des résultats très concrets, entre prévention et solution. Inspiré par ses professeurs à l’UNC, Grégoire aspire à devenir enseignant-chercheur, pour démystifier la science et la rendre plus accessible. 

Ahazia et Grégoire figurent dans le reportage de Martin Charmasson, Gaël Detcheverry et Christian Favennec :

Lauréats d'un prix d'excellence en province Sud ©NC la 1ère

On parle beaucoup des problèmes liés à la jeunesse et on ne parle pas assez de cette belle jeunesse qui travaille bien, qui réussit, comme celle qui réussit dans le sport. On a besoin de valoriser ces jeunes qui passent beaucoup de temps à étudier et qui vont apporter beaucoup à la Nouvelle-Calédonie, demain.

Gil Brial, deuxième vice-président de la province Sud

Quels critères pour se porter candidat(e) ?

  • Etre résident de la province Sud 
  • Être de nationalité française
  • Avoir obtenu son bac en Calédonie
  • Avoir obtenu un des diplômes précités en formation initiale non rémunérée avec une moyenne générale d’au moins 16/20
  • Ne pas avoir redoublé l’année d’obtention du diplôme.

Depuis sa création en 2006, 822 dossiers ont été traités par le bureau de l’accompagnement des étudiants de la province.