Municipales : les enjeux à Sarraméa

C'est une petite commune d'à peine 600 habitants qui compte quelques grands dossiers sensibles. Nouvelle stratégie de développement touristique, déficit en aménagements de voiries, accès au foncier viennent freiner le dynamisme économique de Sarraméa.

Redynamiser le tourisme

Réputée pour ses fleurs, Sarraméa compte de nombreux horticulteurs, parmi lesquels Patricia Holéro. Depuis quelques temps, cette passionnée d’anthuriums est contrainte de vendre sa petite production sur les marchés de Nouméa . Selon elle, la commune a perdu de son attractivité touristique.
«  Il n’y a plus rien qui se passe dans la commune, que ce soit la fête de l’anthurium avant qui ramenait beaucoup de gens, la fête du café… Il y a moins de gens qui viennent dans la commune quand il y a les fêtes, alors qu’avant, il y avait foule » regrette Patricia, membre de l’association des femmes de Sarraméa. « Il y a beaucoup de sites à voir, notamment le plateau de Dogny qui est à visiter mais il faut qu’il y ait des guides touristiques, il faut faire en sorte que les touristes veuillent venir voir la commune ».  
 

Une terre agricole

Une commune qui a su charmer il y a cinq ans Arnaud Salès et sa femme, lorsqu’ils ont fait l’acquisition d’une exploitation agricole d’un hectare, sur laquelle ils font du maraîchage. Depuis, ils misent sur la transformation de fruits en confiture pour compléter leur revenus. 
« Dans cette région géographique, on est assez privilégiés, donc ça pour moi, c’est vraiment super » explique Arnaud Salès. « Je produis, ça part directement à Coop 1, ça part directement chez Yann Soury-Lavergne, c’est commercialisé, ça descend sur Nouméa. Pour moi, c’est parfait ».
 

L’insécurité routière

Seule ombre au tableau, la limitation de vitesse à 70 km/h, peu respectée par les automobilistes sur la RP5 à proximité. Un sentiment d’insécurité dénoncé par les habitants qui demandent l’installation de ralentisseurs dans les zones habitées. 
« Je trouve que les gens roulent très vite et que c’est vrai que ça peut être dangereux, rien que le fait de sortir de la maison, les gens roulent très très vite… Comme partout en Calédonie, mais sur une petite route comme ça, quand on voit des gens qui sont sûrement au-delà de 120 ou 130 km/h, ça, ça reste une des contraintes que j’avais pas identifiées quand je suis venu ici » regrette Arnaud Salès. 
La chefferie de Petit Couli

 

Le problème du foncier

Direction la tribu ancestrale de Petit Couli, située à l’Ouest de Sarraméa. Confortablement installé devant la case de sa chefferie, à l’ombre fraîche des pins colonnaires, Berger Kawa replonge dans ses archives de journaux.
« J’aimerais qu’au niveau des mairies, les nouveaux maires qui vont être élus au prochain renouvellement, se préoccupent beaucoup plus du droit autochtone » indique le grand chef de la tribu de Petit Couli. « Le problème aujourd’hui c‘est le foncier. Aujourd’hui, on parle de projets économiques, mais vous voyez où vivent les jeunes ? Les réserves, c’est des flancs de montagne là-haut. Qui est capable d’aller faire un projet ? »
Autant de sujets épineux qui seront au coeur de la bataille des municipales à Sarraméa. Comme à Moindou, Farino, et Belep, qui comptent moins de mille habitants, le scrutin ne comportera qu’un seul tour. 
Le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut 

 

La carte d’identité de Sarraméa 

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