Warson Mapéri est originaire de Thio. À 31 ans, cet ancien prisonnier est de retour dans sa commune où il transmet sa passion pour les échecs à sa famille mais aussi aux plus jeunes.
Lizzie Carboni et Claude Lindor •
Warson Mapéri est ce que l’on pourrait appeler, un bon stratège. Le jeune homme n’a pas eu une vie comme les autres. Cet ancien détenu du Camp-Est a choisi les échecs comme deuxième vie après la prison. Aujourd’hui, son ambition, c’est de transmettre cette passiondes pions à la nouvelle génération. Tous les vendredis midi, pendant une heure, celui que l’on surnomme « professeur Mapéri » enseigne les échecs aux jeunes de sa commune, au collège La Colline, à Thio. Les enfants ont entre onze et quatorze ans et maîtrisent déjà l’art des échecs.
« Il nous montre comment jouer, comment bien mater. Je réfléchis avant de bouger les pièces, je ne bouge pas au hasard » explique Mirenka, élève au collège.
Les échecs : bien plus qu’un simple jeu
Les échecs ont un effet positif sur ces collégiens. Pendant le cours, ils agissent en véritables stratèges. « J’ai vu du changement par rapport aux élèves, avant ils étaient indisciplinés. J’ai vu que les enfants sont devenus autonomes, sérieux, ils ont appris à travailler dans le calme, à réfléchir avant d’agir. C’est un jeu mais pour moi c’est une façon de vivre » explique Warson Mapéri, le regard rempli de fierté.
Le premier club de la côte Est a été créé en juin 2019. Soutenu par la ligue d’échecs de Nouvelle-Calédonie, le club a pu se développer et rencontre désormais un vrai succès auprès de toute la population de Thio. « Warson est un très bon pédagogue. Même les professeurs ont suivi, ils ont appris avec lui. Avec les élèves, c’est un vrai moment d'échange et de partage » explique Gilles Tholard, le principal du collège.