Les candidats du second tour
- Jean-Patrick Toura « Thio pour tous »
- Henri Kainda « Unir pour bâtir Thio et Borendy »
- Jean-Marie Ayawa « Citoyens solidaires de Thio »
Les enjeux du second tour
A Thio, trois candidats sont en course pour le fauteuil de maire. Des candidats aux parcours différents dont l’expérience est nourrie de trente années de militantisme de terrain et qui n’ont qu’une ligne de conduite, développer la commune, et lui donner un nouvel élan.Jean-Patrick Toura qui a déjà six années de gestion municipale au compteur, veut poursuivre les actions engagées comme le goudronnage des routes dans les tribus, les travaux d’assainissement et l’aménagement de l’espace. Mais au-delà de ce programme, il veut impulser l’ouverture. D’abord envers les communes limitrophes comme Canala, et pour cela, en finir avec la route à horaires de Petchecara d’ici la fin de l’année. Les travaux menés sous l’égide de la province Sud sont en cours.
Autre grande ambition, construire un port pour favoriser les échanges directs avec les îles Loyauté.
Pour l’heure, dans la zone, il n’y a que le quai de chargement de minerai de la société Le Nickel. La SLN qui a déjà présenté le mois dernier à la commune sa volonté d’agrandir son unité de stockage dans le cadre de son projet d’export de quatre millions de tonnes de minerai par an, sur une durée de dix ans.« Il faut voir quelle catégorie de port on peut faire. Ça ne dépend pas que de la commune, ça dépend des autres institutions, les deux provinces, Sud et Iles, le gouvernement, l’Etat… » explique Jean-Patrick Toura. « C’est un projet pays. Comment on peut servir nos populations à mieux se connaître échanger culturellement et économiquement ».
La SLN et Thio, c’est plus d’un siècle d’histoire et ses deux sites miniers, Camp des sapins et Plateau, font d’elle l’employeur privé le plus important de la commune. Une histoire que d’autres voudraient changer.
Comme Henri Kainda, candidat et natif du district de Borendy. Il souhaite des relations plus fructueuses avec la SLN.
De nouvelles relations avec la SLN, c’est aussi ce que défend Jean-Marie Ayawa. Le candidat fait partie de ces enfants dont les parents se sont établis dans la commune afin de travailler à la mine. Et pour lui, il faut établir de nouvelles règles comme l’instauration d’une redevance minière.« Je sais parce que je suis né ici. Toutes ces années, j’ai vu défiler des bateaux, tout le temps. Mais quand on regarde de là, je fait 45 km pour aller à Borendy, on est toujours dans le noir » souligne Henri Kainda. « Thio c’est une commune qui devrait être au-dessus de toutes les autres communes, c’est la première commune qui génère le nickel. Donc c’est un peu pour ça que je vais essayer de changer les données ».
Entre la nécessité d’engranger des retombées économiques liées à l’extraction minière et le développement d’autres secteurs d’activité, Thio se positionne résolument dans un objectif de prospérité. C’est en tous cas le défi qu’entendent relever les trois candidats de ces municipales.« Je pense qu’il faut inventer de nouvelles relations avec la SLN. Si demain on est élus avec ma liste, on va essayer de porter ce dossier là avec les autres communes minières. On a les mêmes problématiques. Ils sont aussi touchés par la pollution, par les poussières, par la jeunesse qui voit les millions qui passent sous leur nez, et il y a une révolte qui est là ».
Le reportage de Thérèse Waïa et Philippe Kuntzmann
Les résultats du premier tour
Au premier tour le 15 mars dernier, la participation s’établissait à 58,66 %.La liste « Thio pour tous » du maire sortant était arrivée largement en tête avec 41,69 % des suffrages devant la liste « Unir pour bâtir Thio et Borendy » de Henri Kainda, 26,68 % et « Citoyens solidaires de Thio » de Jean-Marie Ayawa 22,30 %.
La liste « Unir nos forces, nos relations pour notre commune » d’Odette Pascal n’avait recueilli que 9,33% des suffrages, ce qui l’a empêché de se maintenir au second tour.