Interpellés le 21 décembre, ils ont accepté les peines proposées par la justice. Un couple de Mondoriens et un habitant de Nouméa ont reconnu leur implication dans ce que le procureur de la République appelle "un trafic local de stupéfiants conséquent", sur les deux communes.
Annonces sur un réseau social
L’enquête, de gendarmerie, a été menée par la compagnie et la brigade de recherche de Nouméa. Selon Yves Dupas, "il ressort des éléments de la procédure qu’(…)une femme âgée de 26 ans, sans profession, s’est livrée activement au trafic, en s’approvisionnant et en cédant de l’herbe de cannabis" de janvier 2020 jusqu'à son arrestation. "Elle s’approvisionnait auprès de plusieurs fournisseurs, soit lors de livraisons en provenance de la côte Est, soit lors d’acquisitions faites à Nouméa", détaille le procureur qui évoque une sytème d’annonces sur réseau social, et de clients la contactant par message privé ou par SMS.
Au moins 150 000 F par semaine
"Reconnaissant intégralement les faits reprochés", la jeune Mondorienne a estimé le montant de ses ventes à 150 000 CFP par semaine, "son bénéfice mensuel pouvant atteindre 400 000 CFP depuis plusieurs mois". Son concubin, lui, a reconnu sa participation en tant qu’intermédiaire pour certaines livraisons, "et en bénéficiant des revenus frauduleux provenant dudit trafic".
Des sommes qui ont couvert les dépenses d’alimentation et d’habillement du couple, des séjours dans des hôtels ou la location de véhicules. Une perquisition chez eux a permis de découvrir, notamment, deux chambres de culture, environ trois kilos et demi de cannabis dont 930 grammes conditionnés pour la vente ou encore 88 000 CFP en espèces.
Reconnaissance de culpabilité
La troisième personne mise en cause est un homme de 44 ans qui a admis participer à l'affaire depuis mars 2020, avec un bénéfice total qu’il a estimé à près de deux millions CFP. A son domicile, les enquêteurs ont trouvé 2,9 kilos d’herbe, du matériel équipant trois chambres de culture et la somme de 310 000 francs.
C’est sur reconnaissance préalable de culpabilité que tous les trois ont comparu, le 23 décembre. Sur défèrement à l’issue de leur garde à vue. La jeune femme et le Nouméen quadragénaire, poursuivis pour "acquisition, détention, transport et offre ou cession de produits stupéfiants", écopent de deux ans d’emprisonnement, dont un an avec sursis.
Le compagnon de la première, "déjà connu pour des faits similaires", est condamné à six mois de prison, pour "recel du délit de trafic de stupéfiants et cession de produits stupéfiants". Les sommes et le cannabis saisi, ainsi que le matériel nécessaire à la culture, ont été confisqués.
Je tiens à souligner la détermination des enquêteurs (…) et la volonté du parquet de lutter sans faille contre ce type de trafics, pour des raisons impérieuses de santé publique au vu de la toxicité des produits stupéfiants, mais aussi par rapport à l’économie souterraine engendrée par ces agissements délictueux.
Yves Dupas, procureur de la République