Suite aux pluies importantes de ces dernières semaines, les eaux de ruissellement en aval du bassin KO2 qui se dirigent vers la rivière Kwé, ont été saturées en métaux lourds, magnésium, sulfate et manganèse. Dans un communiqué Prony Ressource a assuré qu’un contrôle de la faune et la flore serait réalisé. Les associations environnementales et autochtones que sont le Comité consultatif coutumier et environnemental, l’Instance coutumière autochtone de négociation (ICAN), l’Observatoire de l’environnement (OEIL) dénoncent le manque de transparence de la part de l’industriel.
Les rendus environnements, c’est difficile de les avoir avec Prony Resources. Les derniers datent de 2018-2019, après il y en a plus et ce n’est pas faute d’avoir envoyé des mails ou de les avoir appelé pour leur demander de nous faire ces rendus afin de les publier puisque c’est le rôle de l’OEIL de publier le rapport annuel du suivi environnemental de Prony Resources.
André Vama, président de l'OEIL
La passe de la Havannah après la rivière Kwé ?
Les habitants du sud ont encore en tête ces images des conséquences de la fuite d’acide sur la faune du creek de la baie nord en 2014. Les craintes d’une nouvelle pollution cette fois dans la kwé sont réelles pour l’ICAN. Raphaël Mapou, son porte-parole déplore la situation : « Aujourd’hui, l’industriel comme la province sont convaincus que c’est une rivière sacrifiée au sens qu’il faudrait énormément de moyens pour la remettre en état, pour la curer".
Mais aujourd’hui, notre combat vis essentiellement à ce que le milieu marin ne soit pas impacté par les métaux lourds du bassin de résidus et pour cela on attend les rapports d’experts dès le fin du mois de septembre.
Raphaël Mapou, porte-parole de l'ICAN
Prony Resources se veut rassurant dans un communique il affirme que « les concentrations de métaux lourds ont fortement diminué pour revenir à des niveaux habituels. Les équipes continuent de rechercher les raisons de l’incident, qui ne remettent pas en cause l’intégrité du barrage". Enfin l’industriel précise que des visites ont été organisées pour montrer les dispositifs en place".
Et dans un communiqué, la province Sud déclare suivre cet incident avec attention, que … « si des déversements dans le milieu ont pu avoir lieu, ils l’ont été de manière brève et sans dépassements des seuils de toxicité »… et que … « A ce stade, il peut être confirmé d’une part, la stabilité de la berne et d’autre part, que la totalité des eaux de drainage sont dorénavant pompées pour traitement ». La province Sud assure qu’… « aucun rejet de polluants n’est constaté directement dans le milieu naturel »…et que… « des investigations à l’aval sont cependant exigées auprès de l’industriel pour s’assurer de l’absence d’impact dans la rivière ». La province Sud qui finit son communiqué en indiquant qu’elle… « veillera auprès de l’industriel à un strict respect de ses obligations ».
Le reportage de Brigitte Whaap et Claude Lindor :