Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il y ait un cyclone, à Goro, on s'efforce de ne pas déroger à la tradition. Le 11 février, les habitants célèbrent la fête de l’igname nouvelle en même temps que Notre-Dame-de-Lourdes, sainte patronne de la tribu.
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D'abord, un pèlerinage et une messe pour bénir les tubercules. Puis place aux festivités qui ouvrent une nouvelle saison de l’igname en Nouvelle-Calédonie. Ce matin du 11 février, à Goro, qu'importe la préalerte cyclonique : la fête patronale de la tribu coïncide avec un moment du calendrier traditionnel trop important pour qu'on le remette.
Un reportage de Jeannette Peteisi et Claude Lindor :
250 kilos
Sous le marché couvert, les vieux chantent, tandis que les marmites chauffent sur le feu de bois. Pour l'occasion, 250 kilos d’igname ont été récoltées. Une fête dont les préparatifs ont commencé il y a plusieurs jours, et se prolongent sur le site-même. «On est en train de tresser les feuilles de cocotier pour préparer les plats, décrit une habitante. On va mettre les ignames dedans, avec les tortues.»Autorisation exceptionnelle
A Goro, la tortue est partie intégrante de la fête. Un arrêté provincial a autorisé sa pêche pour la cérémonie coutumière. Parmi les six clans qui composent la tribu, se distinguent les clans de la terre et ceux de la mer. Chacun a une fonction précise.Le rôle du clan
Ça y est, il est temps de servir les ignames. On prépare les parts afin de procéder à la distribution. Chaque plat est présenté, avant d’être dégusté. Les tubercules et les mets qui les accompagnent seront distribués par un clan en particulier, celui qui annonce que la nouvelle igname est prête à être mangée.Place aux autres fêtes
Un symbole majeur de la culture kanak, attendu dans l'allégresse. Après Goro, ce sont Touaourou, Unia et Waho qui vont célébrer la nouvelle igname.Un reportage de Jeannette Peteisi et Claude Lindor :