Les blocages persistent, à Yaté, concernant le licenciement d'une trentaine de personnes à l'usine du Sud suite aux exactions survenues durant le bras de fer autour de sa cession. Pour les protestataires, cela demeure un point de crispation, à quelques jours du rachat du complexe.
A l'entrée de la Madeleine, ce jeudi matin dans le Grand Sud, une seule et unique banderole. Le message est clair : «Pas de reprise sans les salariés de Yaté». Une menace à peine voilée et qui émane de l'Ican, l'Instance coutumière autochtone de négociation. Au cœur de la revendication, la réintégration des salariés qui ont été licenciés suite au conflit de l'usine du Sud.
Un reportage de Thérèse Waïa et Christian Favennec :
Une trentaine de personnes concernées
Ils seraient une trentaine, dont douze actuellement sous le coup d'une procédure de licenciement. Pour ce groupe que nous avons rencontré, les motifs invoqués par la direction de l'entreprise ne sont pas valables. «Ce n'est pas un conflit entreprise», estime ainsi Prosper Digoué, ex-salarié de Vale Nouvelle-Calédonie : «On nous a demandé d'être là. Les vieux sont descendus nous voir pour qu'on soit là.»
Reprise «conditionnée» par ce sujet
Interrogée, la direction de Vale NC n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet. Pour les partenaires de l'Ican, comme par exemple le comité Rhéébù Nùù, la reprise de l'activité à l'usine est conditionnée par le règlement de ce dossier. D'autant, disent-ils, que les salariés incriminés par la direction de la société sont pour la plupart issus de la commune de Yaté.
Motifs
«On demande au management qu'il nous donne les motifs de licenciement. Après, de là, on discute», pose André Vama, président du comité. «Mais repartir lundi, par rapport à ça, nous, on dit "Non". Il faut que les gens de Yaté qui ont été dans la mobilisation à l'appel des chefferies soient repris dans le quota de Vale.»
Accès bloqués
Sur place, tous les accès à l'usine et au site minier sont bloqués. Personne sur les différents points de blocage. Que des carcasses de voitures calcinées, des pierres et des branchages, témoins muets de six mois de conflit pour la reprise de l'usine du Sud. Au col Paillard, les gendarmes ont pris possession des lieux.
Discussions
Le retour à la normale pour les salariés est prévu lundi 29 mars. La signature de la vente, elle, doit intervenir mardi. Ce jeudi après-midi, le délicat sujet des licenciements a fait l'objet d'une réunion à Nouméa, entre les représentants de la province Sud, le syndicat USTKE et Louis Mapou, chef du groupe Uni au Congrès. Les discussions vont se poursuivre ce vendredi.