Zigzaguer entre les nids de poule ou endommager son véhicule, c’est le dilemme quotidien auquel sont confrontés les automobilistes qui empruntent la route de la Madeleine, à Yaté. Un exemple parmi d’autres. En Nouvelle-Calédonie, depuis 2 ans, le pays est frappé par La Niña et ses fortes pluies. Les routes se dégradent.
"On a une accélération des zones qui n'ont pas encore été traitées en renforcement de chaussée. C’est le cas ici sur la RM12. C’est une opération qui ne devait être réalisée que l’année prochaine", Détaille Guillaume Derquennes, chef du service de la subdivision sud de la Direction de l'aménagement de l'équipement et des moyens (DAEM), à la province Sud.
70 millions de francs par kilomètre
Nous avons été obligés de revoir la programmation de nos interventions. Là, nous avons une section de 2 km qui part du carrefour de la Madeleine et qui va jusqu'au creek. C’est 140 millions de francs CFP en termes de travaux, 70 millions de francs par kilomètre renforcé.
Guillaume Derquennes, chef du service à la DAEM
Nids de poule, chaussées déformées et routes dégradées coûtent donc 70 millions de francs par kilomètre à la collectivité. Ce prix est celui de la sécurité pour les usagers de la route. Ce chiffre qui a de quoi surprendre, d’autant qu’il ne s’agit là que de travaux de réparation. Une opération de construction coûterait près de dix fois plus. Mais pourquoi l’entretien du réseau routier est-il si cher ?
Un important poste de dépenses des collectivités
"Tout simplement parce que, suivant les axes routiers, il faut les dimensionner avec un certain trafic de poids lourds. On a des largeurs de plateformes qui sont plus ou moins importantes, on a des réseaux d’assainissement à traiter ou pas. Les matériaux ont un certain coût, ainsi que tous les moyens humains et matériels pour appliquer ne serait-ce qu'un mètre carré d'enrobé. Ce sont quasiment 20 à 30 personnes [qui sont mobilisées, NDLR]", explique Guillaume Derquennes.
Sous ses airs de gratuité, la route constitue donc un budget conséquent. Elle est même l’une des plus importantes dépenses pour les collectivités. La province Sud y consacre annuellement entre 3 et 4 milliards de francs. Cela représente 20 000 francs, par habitant, chaque année.
Retrouvez Bertille Jouan-Ligné, directrice de l’aménagement, de l'équipement et des moyens à la province Sud, interrogée par Medriko Peteissi :