Procès renvoyé pour les agresseurs présumés d’un chef de clan de Yaté

La salle d’audience du tribunal de Nouméa était pleine ce jeudi. Les membres des différents clans impliqués dans cette agression s’étaient donné rendez-vous en soutien à leurs membres respectifs. Par conséquent, les forces de l’ordre également étaient présentes en nombre, pour éviter toutes tensions ou représailles, dans ce dossier de conflit à la tribu de Touaourou encore très tendu. La présidente du tribunal qui a d’ailleurs exhorté à plusieurs reprises les deux partis à régler leur différend sans violence.

Une audience pour revenir sur les faits. Le point de départ remonte à septembre 2022, avec ce litige entre deux clans sur la propriété d’un terrain dans la tribu de Touaourou à Yaté. À l'époque, la chefferie et le conseil des clans décident d’exclure l’un des deux. Un barrage est mis en place par le clan opposé pour signifier à l’autre la décision de la chefferie.

Complément d'information médicale

C’est le 22 novembre 2022 qu’ont lieu les violences à l’encontre du chef de clan expulsé, âgé de 75 ans. Deux frères sont alors poursuivis pour des faits de violence en réunion après avoir reconnu une partie des faits. Même si les versions sur les coups portés ne sont pas les mêmes.

Ce matin, le procureur a requis contre les deux accusés, 18 mois d’emprisonnement assorti de 9 mois de sursis. Mais l’avocat de la défense, Maître Thomas Gruet, a remis en question le nombre de jour d’interruption temporaire de travail (ITT) arrêté par le tribunal dans cette affaire. Pour lui, les 15 jours d’arrêt, estimés deux mois après les faits, seraient non pas la conséquence des violences de novembre 2022, mais celle d’une chute en janvier 2023.

Après avoir délibéré, la cour a donc décidé de renvoyer l’affaire au 13 juin prochain, pour un complément d’information médicale. L’enjeu est important concernant la peine encourue. Si l’ITT est supérieur à 8 jours, les deux prévenus risquent jusqu’à 5 ans de prison.

Les tensions entre ces deux clans de Touaourou restent encore vives à Yaté. Elles avaient amenées à la mort de deux personnes lors de deux fusillades en février dernier.