La compagnie aérienne australienne a annoncé mardi qu'elle clouait au sol la plupart de ses Airbus A380 et que son directeur renonçait à plusieurs mois de rémunération, face à la chute prévisible des réservations en raison de l'épidémie de coronavirus.
AFP, avec F.T. •
Qantas et sa filiale «low cost» Jetstar doivent supprimer près d'un quart de leurs vols internationaux dans les six mois à venir. Ceux vers l'Asie et les Etats-Unis sont les plus touchés, avec par exemple la suspension des liaisons vers San Francisco depuis Melbourne et Brisbane. Ou le report de cinq mois des débuts d'une nouvelle ligne, Brisbane-Chicago.
Privilégier des appareils plus petits
Huit gros porteurs A380 sur dix vont cesser leurs rotations jusqu'à mi-septembre, au profit d'appareils plus petits, notamment des Boeing 787. «Ces quinze derniers jours, nous avons assisté à une nette baisse des réservations sur notre réseau international à mesure que se poursuit la progression mondiale du coronavirus», affirme en effet le directeur général Alan Joyce dans un communiqué.
Les cadres aussi touchent à leur salaire
«Nous prévoyons que la diminution de la demande continuera dans les quelques mois à venir, donc plutôt que d'aborder la question petit à petit ,nous réduisons la capacité jusqu'à mi-septembre», ajoute-t-il. Patron le mieux payé du pays, avec 24 millions de dollars australiens en 2018 (1,6 milliard de francs CFP), Alan Joyce a annoncé qu'il renonçait à son salaire jusqu'au terme de l'exercice actuel, fin juin. Les autres cadres dirigeants vont réduire de 30% leur rémunération, et l'ensemble de la direction sera privée de prime de fin d'exercice.
Action en chûte de 11 % depuis lundi
Avec l'équivalent de 38 appareils qui ne voleront plus dans les six mois à venir, les salariés sont encouragés à piocher dans leurs congés payés, voire à prendre des congés sans solde. Le 20 février, Qantas avait estimé entre 100 et 150 millions de dollars australiens les répercussions sur son bénéfice opérationnel de l'exercice 2019-2020. L'action a chuté de près de 38% depuis, et de près de 11% rien que lundi, journée noire sur les marchés financiers mondiaux.