Quelle place pour les langues kanak en Nouvelle-Calédonie ?

A l'occasion de la Journée internationale de la langue maternelle à l'initiative de l’Unesco, l'Académie des Langues Kanak a organisé en fin de semaine la 5ème édition de l'Espace Oralité au Centre culturel Tjibaou. Des ateliers et un colloque étaient au programme.
L’Académie des Langues Kanak a organisé de jeudi à samedi la cinquième édition de l’espace oralité. Un rendez-vous qui s’est tenu au Centre Culturel Tjibaou.
Il s’agissait tout d’abord de célébrer la journée internationale des langues maternelles. Selon l’Unesco qui a mis en place cette journée, « les langues constituent les instruments les plus puissants pour préserver et développer notre patrimoine matériel et immatériel. Tout ce qui est fait pour promouvoir la diffusion des langues maternelles sert non seulement à encourager la diversité linguistique et l'éducation multilingue mais aussi à sensibiliser davantage aux traditions linguistiques et culturelles du monde entier et à inspirer une solidarité fondée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue ».
Ecoutez les explications de Valelia Muni Toke, chargée de recherche à l’IRD 
©nouvellecaledonie


Des ateliers étaient proposés aux visiteurs durant cet espace oralité, notamment des jeux en langues océaniennes ou un atelier d’écriture en langues kanak, à partir de planches de bandes dessinées. 
Un concours d’écriture de nouvelles, poèmes ou slams en langues kanak était également lancé à cette occasion.
 

Quelle place pour les langues kanak ?

Au coeur de cet espace oralité, un colloque sur le thème : « quelle place pour les langues kanak en Nouvelle-Calédonie à la sortie de l’Accord de Nouméa ? ». La Nouvelle-Calédonie qui affiche une grande diversité linguistique avec une trentaine de langues, une dizaine de dialectes et un créole. 
Une diversité qu’on retrouve dans plusieurs iles du Pacifique, notamment aux Salomon, au Vanuatu ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée. 
L’Accord de Nouméa avait bien précisé dans son texte que « les langues kanak sont, avec le français, des langues d'enseignement et de culture en Nouvelle-Calédonie. Leur place dans l'enseignement et les médias doit donc être accrue et faire l'objet d'une réflexion approfondie. Une recherche scientifique et un enseignement universitaire sur les langues kanak doivent être organisés en Nouvelle-Calédonie. » La création de l’ALK avait également été entérinée.
Des langues sont-elles menacées ? Comment transmettre ces langues tant dans le monde kanak en pleine mutation qu’aux autres communautés ? Quelle place des langues kanak dans le système éducatif ? Comment préserver ces langues ? Autant de questions évoquées durant trois jours. 
Les différents intervenants ont dressé un état des lieux qui fera prochainement l’objet d’une publication.
Le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Patrick Nicar 
©nouvellecaledonie

 
Weniko Ihage, le directeur de l'académie des langues, était l’invité du journal d’Yvan Avril ce samedi 23 février 
©nouvellecaledonie