Qui sont les influenceurs calédoniens?

MIss Fortune cumule 47 000 abonnés sur ses différentes plateformes.
Le nombre d’influenceurs, ces personnalités du Web aux milliers d’abonnés, ne cesse de grandir en Nouvelle-Calédonie et certains arrivent même à générer des revenus.

Ils seraient entre 150 et 200 sur l’ensemble du territoire, selon l’agence qui représente certains de ces influenceurs. Et ils arrivent désormais pour certains à générer un complément de revenus non négligeable, voire à en vivre. 

Les aventures journalières de Miss Fortune sont ainsi suivies par un total de 47 600 personnes, sur les comptes Tik Tok, Facebook et Instagram, qu’elle a ouvert il y a trois ans, au début de la crise Covid. Auparavant assistante administrative, elle est désormais patentée dans l’animation commerciale et vit depuis le 1er février dernier de ses publications sponsorisées : "Ma prestation "one shot" c’est 50 000 francs, soit deux vidéos et un article sur mon blog "le manguier", et après il y a les forfaits à l’année, semestriels, trimestriels, etc", raconte-t-elle.

Stratégie de communication

Fournisseur d’accès Internet, restaurateurs, compagnies aériennes : les entreprises calédoniennes sont de plus en plus nombreuses à orienter leur publicité vers les réseaux sociaux. 

Shamrocke s’adresse à une communauté de près de 10 000 personnes sur le territoire, tous réseaux confondus. Depuis trois ans et demi, la graphiste patentée a travaillé avec une trentaine de partenaires locaux. Des publications rémunérées entre 15 000 et 50 000 francs et qui s’inscrivent dans une stratégie de communication globale.

Ce jour-là, la jeune femme a rendez-vous dans un spa "pour un shooting photo. Il y a aussi un photographe et une agence de publicité qui sont là avec pour objectif de faire dans une campagne de publicité traditionnelle, ensuite, moi, dans un second temps, je vais venir ici régulièrement pour faire des massages et les mettre en avant sur mes comptes personnels", explique Shamrocke qui malgré tout n’arrive pas à en vivre  : "C’est un complément, assure-t-elle. Pour l’instant, je ne pense pas qu’on puisse en vivre en Calédonie, après c’est quand même on deuxième travail."

C’est un complément. Pour l’instant, je ne pense pas qu’on puisse en vivre en Calédonie, après c’est quand même on deuxième travail.

Shamrocke

Un essor qui permet de voir émerger des métiers nouveaux sur le territoire. Plusieurs influenceurs sont ainsi désormais représentés par une agence, qui travaille avec une cinquantaine de marques. Chaque publication sur les réseaux sociaux leur coûte au minimum 6 000 francs.

La rémunération dépend ensuite du forfait, et du nombre d’abonnés de l’influenceur. "Nous, on rémunère les influenceurs en cession de droit à l’image, pour certains si ils ont des patentes font des factures, explique Clara Neves Iliou, gérante de cette agence de communication. Mais la plupart comme ils n’en vivent pas, ils vont faire 4 à 5 campagnes dans l’année, qui leur sont rémunérées 10 000, 25 000 ou 30 000 francs, il n’y a pas d’intérêt à prendre une patente qui coûte en moyenne 30 000 francs à l’année."

En Métropole, une réflexion sur le statut d’influenceur est en cours, une proposition de loi pour réguler ce métier a été adoptée fin mars par le Sénat et sera prochainement examinée par l’Assemblée nationale. 

Le reportage d'Alix Madec et Carawiane Carawiane : 

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