Référendum : gros plan sur les flux financiers

Le sujet des flux financiers entre la Nouvelle-Calédonie et l’extérieur est au coeur du débat politique entre partisans du maintien dans la France et indépendantistes. Zoom sur ces échanges, scrutés dans une récente étude de l’Institut d’émission d’Outre-mer.
 
Depuis 2012, chaque année, au minimum 80 milliards de francs sont épargnés ou investis en dehors de la Nouvelle-Calédonie, selon une étude publiée récemment par l’Institut d’émission d’Outre-mer. 

En 2018, indique l’IEOM, 110 milliards de francs CFP ont ainsi été épargnés ou investis en dehors du territoire : c’est ce qu’on appelle les avoirs. Cela correspond principalement à des dépôts bancaires ou à des placements dans des assurances-vie.
 


Cela équivaut à 10% du PIB de la Nouvelle-Calédonie. A titre de comparaison, l’épargne locale s’élève à 770 milliards à fin 2018.
 


Ces opérations financières concernent des résidents calédoniens, que ce soit des particuliers ou des entreprises ayant leur principal centre d’intérêt sur le territoire. 

 

Balance des paiements négative


Dans le même temps, les résidents et les sociétés ont rapatrié en Nouvelle-Calédonie plus de 74 milliards de leurs avoirs. Résultat, la balance des paiements a enregistré un flux négatif de 35 milliards. En clair, en 2018, il y a eu plus d'argent investi ou épargné hors territoire que rapatrié sur le Caillou. 
 

Concernant les investissements directs hors territoire, l'immobilier arrive largement en tête avec plus de 11 milliards. Les résidents calédoniens ont privilégié l'achat de biens en France, en Australie, ou encore en Nouvelle-Zélande. 

Enfin, concernant le secteur bancaire, en 2018, alors que les banques ont augmenté leurs avoirs de 2 milliards à l’extérieur, dans le même temps, elles ont accru leurs engagements vis-à-vis de l’extérieur de 11 milliards.
 



Ces transactions correspondent des emprunts qu'elles ont contractés sur le marché interbancaire pour des besoins de liquidité. Cela correspond aussi à des placements auprès de leurs maisons mères ou auprès des marchés financiers inexistants localement.

A noter qu’en 2018, plus de 6,2 milliards de francs de dividendes ont été transféré par des entreprises locales à leurs actionnaires étrangers.
 


Le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Christian Favennec :