Deuxième référendum : le Premier ministre propose la date du 4 octobre 2020

Edouard Philippe a proposé samedi de reporter au 4 octobre le référendum sur l'accès à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie initialement prévu au 6 septembre, en raison "des difficultés logistiques nées de la crise du Covid-19", annonce un communiqué de Matignon.
Reporter ou non le référendum du 6 septembre ? En avril, Annick Girardin, la ministre des Outre-mer avait confirmé la date de tenue du deuxième référendum au 6 septembre.

En mai, le FLNKS souhaitait reporter le référendum au 25 octobre voire au 1er novembre. Une nouvelle qui avait suscité de nombreuses réactions.
 

4 octobre 2020

Le courrier a été envoyé dans la nuit de vendredi à samedi pour le Caillou. Le Premier ministre Édouard Philippe a transmis un projet de décret avec une nouvelle date aux présidents du gouvernement et du congrès de Nouvelle-Calédonie pour avis consultatif sous 15 jours. Le texte devrait être présenté en Conseil des ministres dans la deuxième quinzaine de juin, l'Etat fixant la date du référendum. Il a proposé la date du 4 octobre 2020
 

Décalé à cause de la crise sanitaire

"Dans le souci de garantir le caractère irréprochable de l'organisation du référendum", le Premier ministre "propose que la date du référendum" sur l'accession à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie, "initialement arrêtée au 6 septembre 2020, soit fixée au 4 octobre 2020", explique le communiqué. Il ajoute : "si les opérations de préparation du référendum ont été poursuivies" pendant la crise sanitaire, "un risque demeure sur l'encadrement des procédures de vote", explique Matignon.

"Notre capacité à réunir 250 candidatures pour les observateurs nationaux et internationaux, et à les acheminer en Nouvelle-Calédonie dans des délais compatibles avec les trois semaines de quarantaine requises à ce jour" pour chaque arrivant en Nouvelle-Calédonie "n'est pas assurée", ajoute le communiqué.
 

"Assurer le caractère irréprochable"

Dans des courriers au président du gouvernement, Thierry Santa et au président du Congrès, Roch Wamytan, le Premier ministre souligne qu'il s'agit "d'assurer le caractère irréprochable de l'organisation du référendum, afin que son résultat soit incontestable et incontesté".

Après le premier référendum, qui s'est tenu le 4 novembre 2018 et a vu la victoire du "non" à l'indépendance (56,7%), la date d'un deuxième référendum avait été fixée par le Premier ministre au 6 septembre 2020, moins de deux ans après le premier, comme prévu par l'accord de Nouméa. 

La lettre d'Edouard Philippe à lire ici.


Les politiques calédoniens réagissent

Les premières réactions suite à l'annonce d'un éventuel report du référendum ne se sont pas faites attendre.

L'Avenir en confiance précise dans un communiqué que ce décalage était "rendu nécessaire par les contraintes sanitaires de la Nouvelle-Calédonie, ne remet pas en cause l'engagement fort pris par l'État, de permettre l'organisation du troisième référendum en 2021". Le communiqué évoque également le fait que le Premier ministre "permette de respecter l'équilibre des symboles pour la campagne officielle", c'est-à-dire en autorisant l'utilisation du drapeau bleu blanc rouge. 

Écoutez les précisions de Sonia Backès, porte-parole de l'Avenir en confiance, au micro de Coralie Cochin.

Réaction report référendum AEC


Dans un communiqué, Générations NC met l'accent sur le fait que "les composantes de l'union des loyalistes doivent se retrouver pour mener une campagne de terrain." Le parti se félicite également de la décision du Premier ministre sur la possibilité d'utiliser le drapeau tricolore. 

Philippe Dunoyer, député Calédonie Ensemble, se dit "satisfait d'avoir été partiellement entendu." Il évoque un mois de campagne supplémentaire "qui ne sera pas de trop pour mobiliser les concitoyens."

Écoutez sa réaction au micro de Coralie Cochin

Réaction Philippe Dunoyer


Du côté des indépendantistes, le Palika n’a pas encore réagi à la proposition du Premier ministre de reporter le référendum d’un mois.
L’Union Calédonienne, en revanche, a livré sa réaction tard hier soir, à l’issue de son comité directeur à Koné. Daniel Goa, son président, rappelle que ce projet du premier ministre de reporter la consultation au 4 octobre "n'est qu'une proposition, qui n'est pas encore actée. Nous restons sur la date du 25 (octobre), notre position de départ". 

Écoutez sa réaction au micro de Camille Mosnier.

Réaction Daniel Goa