L'opération "Changeons les règles" a été présentée vendredi matin au collège de Rivière-Salée. Objectif : aider les jeunes filles en situation de précarité menstruelle et favoriser une approche bienveillante de la puberté. L’occasion de parler des règles, souvent un sujet tabou à la maison.
"C'est un peu drôle de parler de ça au collège", admet une jeune fille. Mettre des mots sur ce phénomène naturel que sont les règles et libérer la parole des plus jeunes, c'est l'objectif de "Changeons les règles", l’opération initiée par le gouvernement et le vice-rectorat. Une initiative qui a permis de sensibiliser des élèves de 5e du collège de Rivière-Salée vendredi 30 avril. Filles comme garçons. "Des fois, il y a des garçons qui se moquent de ça et les filles sont gênées. On ne parle pas beaucoup de ça ni à la maison, ni au collège", confie un collégien.
"Comment ça se passe dans notre corps ?" Solenne Guibert, infirmière au collège de Rivière-Salée, tente régulièrement de répondre à cette question des élèves. L’infirmière souvent sollicitée, devient la référente de confiance sur le sujet des menstruations. "Pour certaines, elles n'osent pas trop en parler avec leurs parents, souligne-t-elle. C'est compliqué."
Une mauvaise image
Sept établissements pilotes du Grand Nouméa vont participer à l’opération. Selon une enquête diagnostic menée en octobre 2020, 5% des jeunes interrogés pensent que les règles sont une maladie et 20% pensent que c’est sale. "Ça veut dire que chaque mois des jeunes filles se retrouvent isolées, parce qu'elles ont quelque chose sur elles qui est considéré comme sale, détaille Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement en charge de l’enseignement et de la famille. On a 70% des jeunes filles qui savent qu'elles doivent utiliser des protections périodiques, mais il y en a quand même 10% qui disent qu'elles sont amenées à utiliser d'autres produits comme des chiffons ou du papier journal. Quand on entend ça à notre époque, on ne peut pas rester inactif."
Distribution de protections périodiques
Les séances d’informations et de sensibilisation doivent être étendues à tout le territoire. A leur issue, des protections périodiques seront distribuées gratuitement aux jeunes filles. L’association CP2S animera les séances de sensibilisation et de discussions au sein des établissements scolaires pilotes.
Le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Laura Schintu :