De mémoire de Calédoniens, généralistes et spécialistes libéraux n’avaient pas faire grève depuis bien longtemps. C’est le signe "que la situation est grave", alerte Marie-Laure Gaudillier, présidente du Syndicat des médecins libéraux (SML). "C’est le seul moyen qu’on ait trouvé pour être entendus."
Une concertation au point mort
Voilà plus de deux mois que les professionnels de santé ont déposé un dossier d’études auprès des instances calédoniennes, à commencer par le gouvernement, compétent en matière de santé, à qui le syndicat avait demandé une rencontre. Ses représentants ont finalement été reçus la semaine dernière, une fois le préavis de grève déposé. "Le gouvernement travaille sans nous. On veut que ça avance, on n'a aucun retour », déplore la présidente du SML.
Des besoins médicaux qui augmentent...
D’un point de vue purement statistique, le nombre de médecins par habitant est plutôt stable. Le nombre de libéraux a même augmenté légèrement plus vite que la population ces 25 dernières années. En 1996, on comptait 185 libéraux selon l’Isee, contre 264 aujourd’hui, selon le SML. Soit 43 % de libéraux en plus, quand la population, elle, a évolué de 39 %. Problème, "les Calédoniens sont plus malades qu’avant, il y a plus de diabète, plus d’hypertension et ils vieillissent. Donc il y a plus de prise en charge".
...et une offre qui se tarit
Or, cette prise en charge fait de plus en plus défaut. Outre le phénomène d’exode des libéraux, on constate un vieillissement de la profession. Près de la moitié des médecins libéraux ont plus de 55 ans et partiront à la retraite d’ici à 2030. Le manque de médecins "commence à toucher toutes les spécialités", dermatologues, ophtalmologistes, cardiologues, gastro-éntérologues en tête... Si la désertification médicale a frappé plus durement la province Nord, "même sur les communes du Grand Nouméa, on commence à avoir un déficit très sensible".
Revoir la rémunération des médecins
Pour le syndicat, il faut rendre la Calédonie plus attractive. Et cela passe notamment par une révalorisation des tarifs de consultations, selon le SML. "Le pays est agréable à vivre de par le climat, mais ce n’est plus suffisant." L’étude commandée par le syndicat révèle que les médecins généralistes ont "un pouvoir d’achat inférieur de 35 % par rapport à la Métropole".
Entretien complet à retrouver ici.