Mieux vaut pousser les murs, que de tout reconstruire. C’est la nouvelle politique impulsée par la province Sud, en accord avec les bailleurs sociaux. Les tours de Magenta font partie des sites retenus pour cette opération. Près de 2500 habitants, et dix-neuf bâtiments construits en 1975 qui n’ont pas connu de grands plans de rénovation depuis.
Ces bâtiments là peuvent jouir d'une régénération, en les prolongeant, en les agrandissant vers l'extérieur. Déjà démolir ça a un coût, un coût social et bien-sûr il y a le relogement de ces personnes.
Jean-Luc Gorce, qui a 30 années d’expertise dans le logement social à Bordeaux
Au FSH, un tiers de la réhabilitation lourde est financé sur fonds propres, un autre tiers sous forme d’emprunt à la caisse des dépôts et consignation, et le reste grâce à la défiscalisation. Pour Jean-Loup Leclercq, son directeur général, ces travaux sont nécessaires, en partie à cause du manque de foncier.
Même s'il faut privilégier les espaces ouverts pour avoir une vie à la calédonienne, nous sommes obligés dans certains endroits d'avoir une vraie densité. Il faut réhabiliter ces espaces qui ont été conçus dans les années 70-80, de façon à ce que les habitants y vivent mieux.
Jean-Loup Leclercq, Directeur général du FSH
Retour des métiers de gardien ou de concierge
Rénover des logements, ce n’est pas seulement faire des travaux, c’est aussi miser sur l’humain. La SIC réfléchit déjà à de nouveaux métiers qui n’existent pas ou plus aujourd’hui.
"Je pense que ça tournera autour de ces métiers de concierge, de gardien" explique Benoit Naturel, directeur de la SIC.
On n'a pas encore trouvé le terme calédonien qui va permettre de le consacrer. Ça tourne essentiellement à ces métiers de proximité, qui font le lien entre une institution comme celle de la SIC et des problématiques du quotidien qui, malheureusement nourrissent des frustrations.
Benoît Naturel, directeur de la SIC
Les besoins sont plus ciblés
Pour l'élue de la province Sud Muriel Malfar-Pauga, on avait jamais tenu compte du locataire.
Aujourd'hui, il est au centre du dispositif. On doit faire le logement participatif, on doit le faire avec lui. Si on doit faire une rénovation, il faut discuter avec lui. Ce n'est pas que de la peinture, c'est aussi un agrandissement.
Muriel Malfar-Pauga, présidente de la commission de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, à la province Sud.
Aujourd’hui, les besoins ont changé : ce n’est plus 1 000 mais seulement 200 logements sociaux qu’il faut construire chaque année.
En rénovant leur parc immobilier, les bailleurs espèrent faire venir de nouveaux résidents, pour créer de la mixité sociale mais aussi occuper de trop nombreux appartements laissés vacants.
Les propositions faites par l’expert métropolitain Jean-Luc Gorce, sont encore à débattre. Le rapport final sera présenté en septembre, en marge du Congrès HLM, à Lyon.
Actuellement, 16 000 familles vivent dans des logements sociaux en Calédonie, soit près de 50 000 personnes, c’est presque un calédonien sur six.
Le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Cédric Michaut :