Rétro 2019 : Le climat des affaires au plus bas

Le quatrième volet de notre série « Rétro » avec un focus sur l’économie. L’année 2019 est celle de la sinistrose pour les industriels Calédoniens. Entre crise et relance, une rétrospective économique signée Bernard Lassauce.
C’est avec un référendum dans le rétroviseur et un autre à venir, que les Calédoniens entament 2019 et sur le plan économique, l’ambiance est à la sinistrose. Un climat des affaires au plus bas, une consommation atone, c’est l’IEOM qui le dit et les professionnels aussi. « Aujourd’hui les entreprises ont perdu pratiquement 50% de leur personnel, à cause du manque de visibilité sur les chantiers à démarrer. Leur carnet de commande est vide », assurait alors José Aparisi, vice-président de la fédération du BTP. 


Incertitude institutionnelle


Liquidations, pertes d’emplois... à la crise économique, s’ajoute l’incertitude institutionnelle. Un bilan sanctionné lors des Provinciales. Exit le gouvernement Germain, l’Avenir en Confiance et Thierry Santa veulent incarner le changement, avec « une envie très forte de se mettre au travail parce que je crois que l’urgence de la situation nous l’impose », témoigne le président du gouvernement.

Une relance au pas de charge incarnée par Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de la relance économique, qui veut de l’action. « La question du pouvoir d’achat et de la reprise de la consommation est un élément majeur de cette relance économique », annonçait alors le membre de l'exécutif. Il donne alors la parole aux entrepreneurs, au travers d’une série de grands débats. Nouméa, Lifou, Koné... artisans et patrons d’entreprises par centaines sont venus exprimer leurs difficultés et leurs attentes. 


La restructuration du secteur Nickel


Si les prix du LME sont à la hausse en 2019, les industriels Calédoniens restent à la peine. En pleine restructuration et baisse des coûts, la SLN conditionne sa survie au tarif de l’électricité que lui accordera Enercal. De son côté Vale annonce un report de deux ans de son projet Lucy. C’est le grand chantier sur lequel misaient nombre d’entreprises. Un nouveau coup dur pour le BTP, même si Anthonin Beurrier, directeur général de Vale NC, veut en minimiser les conséquences. « On va essayer de minimiser l’impact local, je pense que ça sera relativement marginal, sauf quelques exceptions », déclarait le directeur général de Vale. Pourtant trois mois plus tard, c’est la stratégie industrielle qui est remise en cause. Une raffinerie mise en sommeil, une centaine d’emplois menacés, la direction serait même à la recherche, de nouveaux investisseurs. 


Six milliards de déficit


D’autre part, la relance par l’investissement public prend du plomb dans l’aile. La nouvelle majorité trouve des caisses vides, il manque en effet six milliards pour boucler le budget supplémentaire. Ce sont ensuite les choix économiques de la majorité qui font débat, notamment celui de faire porter ce déficit par les communes et les Provinces. Pendant ce temps, les réformes promises sortent des cartons, comme le bouclier qualité prix pour relancer la consommation, ou bien la loi de soutien à la croissance économique, en réponse au grand débat. 
 

2019 est une année sombre pour l’économie, reste à savoir s'il s'agit d'une simple transition avant le grand rebond? Ou le symptôme d'une crise plus profonde et plus durable qu'espérée. 


Le reportage de Bernard Lassauce :

 
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