Elle figurait parmi les entreprises les plus fragilisées lors du déclenchement des émeutes, en mai 2024. Par le biais d'un plan social massif, Air Calédonie a finalement réussi à éviter la cessation de paiement, mais reste sur une pente fragile pouvant la faire basculer à tout moment.
À ce jour, la compagnie compte 155 employés en moins que l'année dernière. La moitié d'entre eux a choisi la voie du plan de départ volontaire, l'autre a été licenciée. De quoi permettre au transporteur aérien de réaliser des économies à hauteur d'un milliard deux cent cinquante millions de francs Pacifique. Il compte encore 222 salariés actifs à ce jour.
Pour survivre, Aircal a également dû :
- Réduire les programmations de ses vols de 35%
- Baisser le temps de travail de ses employés, avec un passage de 39h à 31h pour le personnel au sol
Vers un déménagement à Tontouta ?
Sur les quatre avions que compte la compagnie, un ATR est loué jusqu’à septembre (2025) à Air Tahiti. Deux sont actuellement utilisés pour les rotations locales et pour le Vanuatu. Le dernier est en maintenance depuis un an. Difficile, dans ces conditions, de remplacer l'appareil défectueux par un autre.
Dans un objectif de rationaliser les moyens, le gouvernement a enfin ressorti un vieux projet du placard : déménager la plateforme d’Air Cal de Magenta vers Tontouta. Le sujet est pris très au sérieux, le plan pourrait se concrétiser dans les prochains mois.
"Rester vigilant"
Invité du journal télévisé du jeudi 30 janvier, Samuel Hnepeune, membre du gouvernement en charge du transport aérien domestique, a tenu à saluer le travail qui a été engagé par l’entreprise et les partenaires sociaux. Cependant, il estime lui aussi que la compagnie n’est pas sortie d’affaire. "Il faut rester vigilant. [...] Toute piste nouvelle qui permettrait d’améliorer la productivité, les performances de l’entreprise, les équipes se sont engagées à le faire."
Des passagers exaspérés
Il a également souhaité lancer un message aux passagers pour les inviter à garder patience. "Un blocage, c’est compliquer un peu plus la situation de la compagnie qui n’en a pas besoin." Et d'ajouter "on comprend l’exaspération des usagers, mais on est dans une phase très critique. Dans une période normale, ça passe assez bien, mais en période de vacances, c’est déjà très tendu avec quatre avions. Alors imaginez avec un programme des vols réduits, parce que la situation l’impose."
Retrouvez l'interview de Samuel Hnepeune, interrogé par Natacha Lassauce-Cognard :