Ruamm : l’Éveil océanien défend son projet de réforme

Milakulo Tukumuli a défendu son projet de réforme du Ruamm
400 personnes étaient réunies mardi soir à Païta pour écouter les responsables de l’Éveil océanien défendre le projet de réforme du Ruamm. Un projet contre lequel plusieurs milliers de personnes s'étaient mobilisées plus tôt dans la journée.

Quelques heures seulement après la mobilisation contre la réforme du Ruamm, l'Éveil océanien organisait ce mardi soir une réunion publique au dock socioculturel de Païta. Objectif : décortiquer le texte en détail et convaincre les Calédoniens qu'il s'agit d'une réforme nécessaire.

Expliquer la réforme


Pendant près de deux heures, le président du parti Milakulo Tukumuli s'est livré à un véritable plaidoyer, expliquant un à un les différents éléments de sa réforme. Le tout devant 400 personnes, dont une bonne partie déjà acquise à sa cause.
Un exercice de persuasion, accompagné de questions-réponses avec certains travailleurs indépendants venus partager leurs inquiétudes. 
" On est 25 000 patentés aujourd’hui sur le territoire. Pourquoi on ne n’est pas tous concertés plus ou moins pour essayer de trouver une solution concrète ? " interroge l’un d’eux. 


Faire face à de la "désinformation"

Pour la secrétaire générale du parti Veylma Falaeo, cette réunion était nécessaire pour apporter des éléments peu entendus dans le débat. 
" Il nous semblait important, avec nos mots, avec notre pédagogie, d’éclairer l’ensemble des Calédoniens pour qu’ils comprennent vraiment les enjeux parce qu’aujourd’hui malheureusement, on fait face à beaucoup de désinformation". 



Une réunion qui n'aura probablement pas convaincu tous les spectateurs. Mais certains comme Kévin, patenté en informatique, confient avoir réévalué leur point de vue. 
" Là effectivement, j’ai eu pas mal de réponses sur les questions que j’ai eues. Certaines étaient pertinentes, d’autres non. On ne va pas se mentir, tout n’est pas beau, tout rose, mais j’ai eu un certain nombre de questions qui m’intéressent. La réforme a lieu d’être, en tout cas, il y a des questions qui ont lieu de se poser, mais il faut qu’on soit tous conviés à table".  

Un texte qui peut évoluer


Dans les prochaines semaines, ce type d’initiative pourrait se répéter. Milakulo Tukumuli, le président de l’Eveil océanien, affirme qu'il en organisera d'autres si besoin.
"Je pense qu’il faut continuer à aller expliquer, faire de la pédagogie. La manifestation n’est pas anodine, elle n’est pas inutile. Les gens ont manifesté parce qu’ils sont en colère et je comprends la colère de ces travailleurs indépendants. Il y en a beaucoup qui ont posé des questions et les remarques ont été : ce n’est pas ce qu’on nous a expliqué. L’information n’est pas complète et le but de ces réunions de proximité est d’aller expliquer ce qu’on est en train de faire".
Milakulo Tukumuli qui n’exclue pas de revoir le projet de réforme : "Est-ce que le texte est parfait ? Pour nous, il y a un équilibre qui est là. Est-ce qu’il peut évoluer ?  Absolument. Mais je veux qu’on vienne avec des vraies propositions, pas qu’on vienne avec des slogans, parce que les slogans, ça ne marche pas".