Réforme du Ruamm : ce qu’on peut retenir de la mobilisation du mardi 28 février

Les manifestants devant le gouvernement mardi 28 février 2023.
De très nombreux Calédoniens ont pris part, ce mardi matin, à la manifestation contre le projet de réforme du Ruamm voulu par l'Éveil océanien. Retour sur les temps forts de cette matinée.

Les chambres consulaires et les organisations patronales appelaient à la manifestation ce mardi contre le projet de réforme du Ruamm, déposé au Congrès, par l’Éveil océanien. Et leur appel a été très largement entendu. 

Une mobilisation massive

“Retrait du texte”, scandait la foule. Ce mardi dès 8h30, plusieurs milliers de Calédoniens ont défilé dans les rues de Nouméa du monument américain, situé baie de la Moselle au gouvernement. Tous étaient réunis pour s’opposer au projet de réforme du Ruamm. La manifestation a aussi été suivie dans le reste du pays comme à Koné et à Lifou. A Koné, les patentés ont improvisé une marche et une mini opération escargot près de la province Nord. En fin de journée, les organisateurs se félicitaient de cette "mobilisation massive sur l’ensemble du territoire", qu'ils estiment à neuf mille personnes. Dans la foule, un peu partout sur le Caillou, des commerçants, des artisans, des pêcheurs, de apiculteurs mais aussi des médecins libéraux. 

Les rouleurs mobilisés

Les gros engins aussi se sont fait entendre, ce matin. Le syndicat des rouleurs et du BTP s’est joint au mouvement. Dans la matinée, 57 camions se sont stationnés le long du Quai-Ferry, non loin du gouvernement. "Si ce soir, la réforme n'est pas enlevée, on va faire le nécessaire pour monter en puissance et qu'elle ne passe pas”, a averti Christophe Ramadi, président du syndicat. Selon lui, le mouvement pourrait se durcir à partir de la semaine prochaine.

Des rencontres au Congrès, à la Cafat et au gouvernement

Vers 8h30, les manifestants ont quitté le monument américain pour se rendre devant le Congrès. La délégation, composée notamment des représentants de chambres consulaires et du Medef NC, a rencontré Roch Wamytan vers 9h30. Le président du Congrès a indiqué ne pas pouvoir retirer ce texte, mais il s’est dit à l'écoute du mouvement.

Puis, la délégation a été reçue à la Cafat par Xavier Martin, le directeur et Jean-Pierre Kabar, le président du conseil d’administration. Sans grande annonce. Vers 11h, les manifestants se sont dirigés vers le gouvernement. Christopher Gygès et Isabelle Champmoreau ont accepté d’échanger avec la délégation. Mais cette dernière a décliné l’offre au motif qu’elle souhaitait aussi rencontrer les membres indépendantistes du gouvernement. Elle a finalement été reçue par Yannick Slamet, Christopher Gygès et Isabelle Champmoreau. 

Bras de fer politique

Après discussions avec la délégation, le gouvernement s’est engagé à revoir le texte. Une commission spéciale va être mise en place au Congrès pour l'examiner. Les groupes Uni et UC-FLNKS et Nationalistes, eux, continuent de défendre le projet de réforme du Ruamm. Quant aux loyalistes, ils soutiennent les manifestants et réclament toujours le retrait du texte.