Seleone Tuulaki jugé en appel pour la mort de Guy Tamaï

Au procès de l'affaire Tamaï, en décembre 2017.
Les assises jugent en appel Seleone Tuulaki, condamné en première instance, il y a sept mois, à dix ans de prison pour coups mortels sur Guy Tamaï. Les faits s'étaient produits lors d'une soirée très arrosée à Nouméa, le 5 juin 2014.
«Je n’ai porté qu’un seul coup de pied.» Seleone Tuulaki réfute de façon catégorique la thèse de l’acharnement contre Guy Tamaï, ce 5 juin 2014, à Nouméa sur la baie de l’Orphelinat. Selon l’expert psychiatrique, l’accusé ne souffre d’aucun trouble, il n’est pas dangereux. Il cherche à comprendre, souligne le médecin, ce qui s'est passé lors de ce qui devait être un pot au restaurant Monsieur Bœuf pour fêter la nomination d’Anthony Lecren au gouvernement. Et l’expert de poursuivre: «C’est une succession d’événements qui ont conduit Seleone Tuulaki à commettre cet acte sous le coup de l’emportement.»
 

Témoignage d'une serveuse

Alors, quatre ans après les faits, les témoins sont à nouveau entendus. Des témoignages-clé. D’abord celui de la serveuse en stage au restaurant Marmite et Tire-bouchon, situé à quelques mètres du lieu où a été retrouvé la victime. La jeune femme, âgée de dix-neuf ans à l’époque, affirme avoir vu Seleone Tuulaki asséner plusieurs coups de poings et coups de pieds à Guy Tamaï. Selon elle, le secrétaire général de l’UPM, l’Union progressiste en Mélanésie, avait beaucoup bu. Il était «en position de faiblesse»
 

Anthony Lecren de nouveau entendu

Autre témoin-clé, Anthony Lecren. «Il est temps qu’enfin, toute la lumière soit faite sur cette affaire», déclare l’ancien membre du gouvernement. «Je me sens en procès moi-même depuis quatre ans.» Il regrette, dit-il, «les mensonges dans les médias», «sur les réseaux sociaux», qui ont eu selon lui un impact sur sa vie et celle de ses enfants. A la mi-journée, Anthony Lecren était toujours interrogé par la Cour. Dans le box des accusés, Selelone Tuulaki écoute attentivement les échanges. En première instance, il y a sept mois, l’ancienne figure du Rassemblement démocratique océanien avait été condamnée à dix ans de prison pour coups mortels.