Après une cérémonie de coutume en début de journée, les visiteurs déambulent entre les différents ateliers. Autour de la tente dédiée aux langues kanak, la foule écoute attentivement les explications des intervenants.
Darren sort de l'atelier avec le sourire. La thématique tient visiblement à cœur au jeune homme : "Il y a de plus en plus de jeunes qui ne savent pas parler la langue, qui ne comprennent pas, ça se perd. Une langue ça vient de chez toi, c’est comme ça qu’avant les gens se comprenaient. C’est important de ne pas perdre tout ça."
Redonner des repères
Au-delà des langues kanak, les ateliers se penchent également sur le concept de temps, sur la coutume ou encore la transmission des valeurs. Yvon Kona, le président du Sénat coutumier souligne :
"Plus on avance dans le temps, plus on a tendance à perdre nos repères. Cette journée, c’est pour les restituer, c’est pour qu’ensemble on puisse retransmettre, pour la génération qui vient, ce qu’on a perdu."
Moment important de cette journée, la pose de la flèche faîtière sur la grande case du Sénat coutumier. Armé d'une perceuse, Fabio noue plusieurs conques sur la sculpture.
Voyez ces images de Carawiane :
La pose de cette flèche ainsi que des chambranles marque la fin des travaux de reconstruction de la case. Pour rappel, l'édifice a été détruit, en aout 2020, par un incendie d'origine criminelle. Le chantier de reconstruction, débuté le 11 juin, a été mené avec des jeunes en suivi pénal et en réparation de peine.
La représentation de la conque sur la flèche faîtière, c’est le souffle, c’est la parole, donc si on veut être bien sur des sujets à long ou moyen terme, il faut avoir un bon souffle.
Fabio, un participant à la journée
Ces huit conques ont été ramenées de chacune des aires coutumières. Une manière de mettre en avant chaque composante de la culture kanak, à l'image de cette journée.
Journée internationale des peuples autochtones au Sénat coutumier, par Valentin Deleforterie
Retrouvez le reportage de Thérèse Waïa et Carawaïne Carawaïne :