C’est au rythme des tronçonneuses et des pieds-de-biche que le chantier a débuté, au petit matin. A Nouville, la reconstruction de la grande case du Sénat coutumier a débuté, samedi 11 juin. La pluie n’a pas compromis le nettoyage du sol, mais il a fallu retirer les tas de terre et de cendres, accumulés depuis son incendie, il y a deux ans.
La première étape a consisté à découper des poteaux carbonisés. Une tâche à laquelle a participé Darren, 20 ans, dans le cadre de ses heures de travaux d’intérêt général. "Cela fait drôle. C'est la première fois que je viens là. Ce n'est pas mal ce petit chantier. Cela montre aussi que même si on fait des bêtises, nous essayons de réparer nos erreurs en faisant cela", commente-t-il.
"Un enrichissement personnel, culturel et social"
Quatre majeurs, dont l’incendiaire, et quatre mineurs participent au chantier. Des jeunes qui viennent aussi bien de l’aire Xârâcùù, Nengone ou encore Drubea-kapumë. Leur mission va toutefois, bien au-delà de la réparation de leur peine, comme l'a expliqué Shannon Therebo Tihopu, conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation.
Elle s'est exprimée, au micro de Lizzie Carboni :
"Notre but est de les intégrer au sein de leur clan"
La deuxième journée du chantier, fin juin, permettra la découpe et le montage des nouveaux matériaux de la case, avant une nouvelle étape importante, début août. "La dernière semaine du chantier, nous aurons une résidence culturelle, du 2 au 6 août, pour tout ce qui des sculptures, au niveau de la flèche faîtière, des chambranles et l'aspect culturel de la case", explique Loïc Toura, chargé de mission du président du Sénat coutumier.
Terminer d'ici la fin août
L'objectif est de terminer la grande case avant le changement de présidence de l'institution, à la fin du mois d’août. L'organisation de ce chantier découle d'une volonté du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), de la direction de la Protection judiciaire de l'enfance et de la jeunesse (DPJEJ) et du Sénat coutumier.
Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Brigitte Whaap et Nicolas Fasquel :