Faute de pilotes et de commissaires, le rallye en Nouvelle-Calédonie est menacé d'extinction. Il a déja connu une période récente sans compétition. Alors que la saison 2019 démarre samedi dans le Sud, Jean-Louis Leyraud se dit "pessimiste" sur l'avenir.
Neuf pour la reprise
Départ de la première course de l'année ce week-end. La Ronde du Sud MKM proposera cinq passages de la spéciale du Sinueux, longue de 11 kilomètres entre le Pont des Japonais et le creek Dunkerton. " Une spéciale qui donne l'impression d'en avoir fait 20 " précise Jean-Louis Leyraud, président de l'ASANC, l'association sportive automobile de Nouvelle-Calédonie. Une illusion qui mériterait d'être réelle tant le besoin de rouler en compétition manque aux pilotes du territoire. Samedi, ils seront neuf engagés : les Mercier et Martinatti sur Subaru STI, Eric Riandet (Peugeot 207 S2000), Eugène Creugnet et Alexis Barbou au volant de Mitsubishi Evo9, Philippe Blanche avec sa Renault R3, mais aussi Stéphane Lechanteur dans sa Citroën DS3 et Laurent Geiller qui conduira une Ford Fiesta ST.
Deux courses cette année, peut-être trois
Si les habitués sont encore là, il manque des concurrents à l'appel et plus de courses à disputer. Il fut un temps où quatre épreuves figuraient au calendrier, dont l'international pour lequel des étrangers de Suède, du Japon ou encore d'Inde, comme Gaurav Gill (triple vainqueur), se déplaçaient. Sur les courses du championnat territorial, on comptait 20 engagés. Après 2015, la discipline s'est éteinte pour deux longues années.
Jean-Louis Leyraud a alors pris les commandes avec l'espoir de remettre de l'huile dans le moteur. L'an passé, deux rallyes ont pu être organisés. Tous deux à Païta. En 2019, ce sera autant, dans le Sud, à moins que la mairie de Nouméa ne donne son accord pour un troisième rendez-vous souhaité sur l'hippodrome Henri Millard.
Besoin de pilotes et de commissaires
" On manque de commissaires. Ceux d'autrefois ont beaucoup donné, pendant longtemps. Ils ont pris de l'âge et ont logiquement souhaité se consacrer à d'autres choses. Ca se comprend. Mais derrière, nous n'avons pas de relève. La fédération française des sports automobiles nous oblige à les former pour qu'ils obtiennent les licences adaptées. Encore faut-il trouver ceux qui accepteraient de partir pour ces formations peu évidentes". Jean-Louis Leyraud, président de l'ASANC
Côté pilotes, sur un potentiel de 20 concurrents, seuls 10 se présentent. Est-ce lié au coût d'inscription d'un rallye qui atteint 50 000 francs ? Reste que pour rentrer dans les frais d'organisation d'une épreuve, "un minimum de quinze pilotes est nécessaire pour couvrir les dépenses que sont les assurances, qui constituent le poste le plus élevé, mais aussi les frais de calendrier, la publicité ou l'identification visuelle des voitures (autocollants)", estime Jean-Louis Leyraud.
Plus d'explications dans ce reportage (images : archives, C.Favennec / montage : Thomas Roinel / mixage : C.Toma)