Squash : Brice Nicolas, 156e mondial, "boosté" après ses vacances calédoniennes

Brice Nicolas, ici lors d'un match à la salle Picou de Nouméa, face à Nicolas Massenet.
Le Calédonien est revenu dans l’Hexagone après deux mois passés en Océanie, où il a fait le plein de points sur le circuit PSA, et d’énergies positives. Rencontre avec un joueur professionnel en progression constante.

Il vient tout juste de terminer l’un de ses entraînements biquotidien à Aix-en-Provence, dans la salle de squash du CREPS (le Centre de ressources, d'expertise et de performance sportive). Le temps de ranger son matériel et Brice Nicolas, avec le sourire, se prête au jeu de l’interview. Cela fait maintenant deux semaines qu’il a repris le chemin des terrains, après un passage de plusieurs semaines en Océanie. "Courbaturé, mais content d’être de retour".

À seulement 19 ans, le Calédonien fait partie des 10 meilleurs joueurs français et ne cesse de grimper dans la hiérarchie du squash professionnel mondial. Sa participation à quatre tournois du circuit PSA en Australie lui a permis de gravir de nouveaux échelons. "Je me suis hissé en quart de finale à Bendigo et Shepparton, et en demi-finale des Open de Canberra et Bega. Des tournois de 6 000 et 12 000 dollars de dotation financière. Je suis monté au classement PSA, c’est cool." 

À Canberra, après avoir mené 2 jeux à 1, Brice s’est incliné devant le 98e mondial, l’Australien Joseph White. À Bega, c’est le n°75, l’Indien Velavan Senthilkumar, qui l’a stoppé en quatre jeux, dont trois très serrés (9-11, 11-7, 9-11, 3-11). S’il n’y a pas eu de titre sur cette tournée, l’objectif est rempli : emmagasiner des points. Le voilà désormais 156e mondial sur le circuit professionnel PSA. 

"Le mental est essentiel"

"Sur ce circuit, plus tu vas loin, plus tu prends des points. Et mieux tu es classé, plus tes chances augmentent de rentrer dans les gros tournois, principalement en Europe. Au début, c’est difficile d’y accéder. Il faut donc pas mal voyager. On tourne vraiment dans le monde entier : je suis parti en Inde ou au Nigéria pour grapiller des points." Le choix des tournois devient un vrai calcul entre gain potentiel, coût de déplacement et récompense sportive.

Une réflexion menée avec ceux qui l’entourent. "On échange beaucoup avec mes entraîneurs. On regarde qui va participer aux tournois et quel sera le budget pour s’y rendre. Je suis encore jeune donc c’est important d’avoir l’aide des coachs pour évaluer les bonnes destinations". Cette année, les choses se sont plutôt bien passées avant le déplacement en Océanie : un titre dans un tournoi PSA satellite à Rome, un autre à La Rochelle, et une 2e place aux championnats de France moins de 23 ans.

Les bonnes prestations s’enchaînent et l’expérience s’accumule. "À ce niveau-là, le mental est essentiel. Si tu n’es pas dedans ou que tu décroches, c’est vraiment ça qui fait la différence. Il y a bien sûr le physique et la technique, mais pour moi, cela passe d’abord par le mental. Mon point fort, c’est plutôt le physique parce que je cours de partout. Les points que je travaille pour progresser sont plutôt techniques et tactiques. Contre les professionnels, si tu ne rentres pas sur le court avec un point tactique, tu pars avec un désavantage. Je vois que je commence à m’améliorer donc je suis content." 

En équipe de France

Depuis 2017, Brice Nicolas a la chance d’évoluer dans une structure de haut-niveau où il côtoie d’excellents joueurs. "Aujourd’hui, je suis n°10 français, mais d’autres de mes camarades ici au CREPS sont dans ce Top 10. Certains sont même dans le Top 50 mondial actuellement. J’ai de la chance, de m’entraîner avec eux tous les jours. Il y a un très, très gros niveau au CREPS, et plus globalement en France. On va de plus en plus vers le très haut niveau et c’est pas mal, là. On a souvent une séance individualisée et on fait en sorte d’avoir deux ou trois confrontations par semaine pour se préparer pour les tournois." 

Dans une saison, tous participent à plus d’une dizaine de compétitions PSA. Ils peuvent aussi être appelés en équipe de France, comme ce fut le cas pour Brice aux Mondiaux moins de 23 ans disputés l’an dernier. "C’était un grand moment, surtout que c’était en France, à Nancy. Il y avait plein de personnes pour nous encourager. C’était un honneur de jouer devant eux, un grand plaisir. En plus, j’ai atteint les quarts de finale, ce qui est plutôt pas mal. Je suis très heureux d’avoir vécu cette expérience." 

Entraînements au pays

La vie est belle, en somme, et elle l’est encore plus lorsque Brice a l’opportunité de rentrer au pays, en Nouvelle-Calédonie. Après l’Australie, il a pris la direction du Caillou, où son parcours ne laisse personne insensible. "C’était agréable de revenir et de revoir les copains du squash. Je me suis entraîné aux côtés des sélectionnés pour les Oceania. Quand je joue sur le circuit PSA, je diffuse les matchs en live sur les réseaux et les copains sont toujours là pour faire des commentaires. Leur soutien et celui de mes parents, c’est ce qui me permet d’être ici aujourd’hui. Sans eux, c’est compliqué parfois, et ils me boostent. Je n’ai pas d’autre choix que de tout donner. Les revoir, ça m’a motivé pour la saison qui va arriver. J’espère faire de grandes choses cette année". Des jeunes licenciés calédoniens sont même venus lui demander des conseils lors de sa visite.